Donnerstag, 6. März 2008

Luke Temple, Jim Noir (Alban Dereyer, Fugu, David Mead), Paris, 01.03.08


Concert: Luke Temple, Jim Noir (Alban Dereyer, Fugu, David Mead) - Festival Minimum
Date: 01.03.2008
Lieu: La Maroquinerie, Paris
Spectateur: parterre bien garni

"Tous des femmelettes!", c'est probablement ce que Josh "Queens Of The Stone Age" dirait des cinq jeunes chanteurs/songwriter qui se produisaient ce soir lors du festival Minimum à la Maroquinerie.

Si je pensais particulièrement à Josh, le macho endurci à la tête QOTSA, c'est que j'avais assisté la veille à son concert au Zénith et que mes oreilles bourdonnaient encore de ses puissants riffs de guitare! Le programme de ce soir, se situant plutôt dans le domaine pop/folk, promettait donc d'être plus reposant!

Le premier musicien qui fit son apparition sur la scène était le français Alban Dereyer, et de ce point de vue-là, il ne me déçut pas. En raison de l'heure presque matinale (pour un concert, 19 heures...) la salle était encore assez vide, et les quelques tôt-venus suivaient les évènements des marches sur lesquelles ils avaient pris place. Mais qui est Alban Dereyer? - A vrai dire je ne le savais pas non plus, mais "Les Inrockuptibles" l'avait déjà annoncé comme un talent prometteur. Ce qu'il est certainement. Il est aussi un jeune homme très poli, aux bonnes manières ("Bonsoir, bienvenue au Festival Minimum"), les cheveux courts et la chemise bien repassée!

Il n'était pas venu seul ce soir, mais accompagné de Vincent, du groupe Kids Are Dead, un long échalas, qui jouait de la guitare, de l'harmonica et du piano en alternance. Alternance étant d'ailleurs entre les deux le maître mot, puisqu'on les voyait sans cesse s'échanger les places et les instruments!

Après le morceau d'ouverture "Someday", suivait une intéressante reprise de "Fill Your Heart", un titre paru sur le légendaire album de David Bowie, "Hunky Dory", mais qui à l'origine est de Biff Rose, comme je l'ai appris par la suite. Moralité, je me coucherais moins bête ce soir.

Lors de la chanson numéro trois on assista à une scène assez comique, où les deux musiciens, après avoir difficilement réussi à s'asseoir ensemble au piano, malgré les crissements atroces du micro, souriaient derrière leur instrument comme deux jeunes gentils communiants!

En ce qui concerne les compositions, les morceaux au piano étaient en général assez dynamiquement interprétés, avec de temps à autre des ballades plus classiques, le tout porté par une douce mélancholie. Comme influences, Alban, qui vient juste de publier son premier EP, cite John Cale et Van Dyke Parks, j'ai personnellement aussi pensé à Duke Special, Rufus Wainwright et Antony And The Johnsons.

Après 27 minutes et 7 titres ("Big Ben" à la fin) c'était fini. Les personnes intéressées peuvent retrouver Alban Dereyer en avril au festival de Bourges, où il sera aux côtés de Chris Garneau.

Lors de la pause qui suivit j’aperçus sur scène une tête connue, celle d'un jeune homme en train d'accorder sa guitare que j'avais vu au dernier festival Rock en Seine avec son groupe, Housse De Racket. Les trois fans de tennis étaient là ce soir pour accompagner l'artiste solo Fugu. Dans le public aussi, je croisais plusieurs visages qui ne m'étaient pas étrangers, Jérémie des Dorian Pimpernel était venu, ainsi que le batteur de Hopper et surtout Axe Riverboy, l'ex-chanteur de Tahiti 80. Comme Fugu, Axe joue lui-même une pop rétro seventies, ronde et ensoleillée, qui paraît directement venir de Californie. Dans les deux cas, on pense aux Beach Boys, mais également à Paul McCartney.

Derrière le pseudo Fugu se cache Mehdi Zannad, qui chante quasiment exclusivement en anglais, et avec ces trois compères sportifs, ce mince jeune homme brun apporta enfin un peu de mouvement dans la Maroquinerie. Le deuxième morceau, "Blackwall" ne m'était pas inconnu car il figurait sur l'album de 2005 "As Found". Il s'agit là d'un tube bien enlevé et qui met de bonne humeur, ça vaut le coup d'aller l'écouter sur le site MySpace de l'artiste. "Here Today" ("Oh, I'm In Love") sort également du lot, toujours rien d'indigeste, de la musique sympa que l'on se voit bien mettre au petit-déjeuner pour commencer la journée du bon pied!

Vers la fin, il y eut une ballade en français, appelée "L'Allemagne" (ça ne s'invente pas!), sans que l'on retrouve d'ailleurs ce mot dans toute la chanson!

Quoi qu'il en soit, Fugu nous avait proposé 35 minutes divertissantes et assuré une bonne ambiance.

Setlist Fugu, La Maroquinerie, Paris:

01: You Pick Me Up
02: Blackwall
03: I Give Up
04: Hold It Tight
05: Civil Rights
06: People
07: The Flow
08: Here Today
09: Morning Sun
10: L'Allemagne
11: Vibravox

L'histoire à propos du new-yorkais David Mead qui se produisit ensuite est de mon point de vue vite racontée. Ce que ce monsieur venu tout seul sous son chapeau nous interpréta ne me plut pas. Trop de piano, trop de voix de fausset, trop léché, je me croyais atterri par erreur chez Elton John, ou, pour citer une jeune fille à mes côtés chez Lionel Richie! Cette association ne me sortit plus de la tête et je ne pouvais vraiment plus trouver le moindre plaisir au spectacle, et je me languissais des riffs énergiques de la veille! Pour me distraire, j'imaginais Josh Homme et ses doigts tatoués assommant le petit David Mead avec sa guitare bleue!

Je suis peut-être injuste, l’américain a certainement du talent et une belle voix, mais cela n'éveillait malheureusement rien en moi. J'appréciais par contre son sens de l'humour, lorsqu'à un moment il lança à l'assemblée "Quelqu'un fume ici? Moi aussi j'aimerais bien une cigarette, bien que maintenant ce soit interdit même à Paris! Consolez vous à New-York non plus on ne peut pas fumer..."

Plus tard, il se saisit d'un ukulélé, et ces morceaux me plurent mieux que le piano doucereux entendu jusqu'alors. Pour la conclusion de sa prestation, Fugu vint même le rejoindre sur scène. Il s'était changé et ne portait plus son jeans blanc d'avant, ce qui fit dire à David qu'il n'était pas assez bien pour lui puisqu'il ne méritait pas qu'on mette un pantalon immaculé pour lui!

Ils jouèrent le classique des années 60, "Dream Dream Dream". Pendant la pause éclata une véhémente discussion avec mes amis pour savoir qui avait écrit cette chanson. Je pariais sur les Everly Brothers. Et en plus j'avais raison! Le morceau s'appelle très exactement "All I Have To Do Is Dream". L'après-midi même la célèbre blogothèque avait d'ailleurs filmé une interprétation de ce titre.

En avant-dernière position se produisit ensuite un autre américain, arrivant équipé d'une chemise de bûcheron à carreaux rouges et noirs et d'un bonnet en fourrure et répondant au nom de Luke Temple. J'avais déjà fait sa connaissance à travers l'excellent tube indé "Someone, Somewhere", qui était issu de l'album précédent "Hold A Match To A Gasoline World". Malheureusement, mon petit favori ne fut pas joué ce soir, ni même mes autres petits chéris, "Private Shipwreck" et la ballade "To All My Good Friends, Goodbye". A la place, presque que du neuf venu de l'oeuvre actuel "Snowbeast" et pour être honnête, cela m'a passablement ennuyé. C'était plutôt coriace, peu de morceaux qui accrochent spontanément et la voix e Luke, qui sur l'album sonne un peu comme celle d'Elliott Smith, un de mes artistes préférés, paraissait en live bizarrement tourmentée. Ce spectacle assez navrant s'étira sur 55 longues minutes et c'est à peine si les changements d'instruments de musique, guitare, banjo et vice-versa, procurait un minimum de divertissement. Luke est certainement un bon petit gars, et son pianiste était lui aussi très agréable, mais on aurait souhaité un peu plus de force et d'énergie à la partition. Un petit vent de dynanisme finit par souffler sur la scène lorsque Alban Dereyer et Vincent vinrent le soutenir pour une ultime reprise de « Steely Dan ».

Heureusement, les organisateurs avaient gardé le meilleur pour la fin, et c'était ce soir sans l'ombre d'un doute l'anglais Jim Noir et son groupe. Ensemble, ils remuèrent enfin à grands coups de pop sixties une Maroquinerie qui menaçait sérieusement de tomber dans les bras de Morphée. Jim était de la meilleure humeur qui soit, faisait des blagues et souriait à tout va, sa joie à se produire en France ce soir était contagieuse. Très cool, il n'hésita pas, lors de la deuxième chanson, "All Right", que l'on peut d'ailleurs écouter sur son site MySpace, à quitter son habituelle guitare pour se mettre au keyboard et à chanter à travers un modificateur de voix, on aurait qu'un stroumpf avait pris sa place!

Il faut dire aussi qu'il n'était pas venu seul, mais accompagné de la charmante Sara Lowes, qui a également ses propres projets et enchantait derrière son keyboard l'assistance de son sourire. Lors d'un morceau, elle dut jouer de l'ukulélé, ce qui sembla l'amuser beaucoup! Comme je l'appris par la suite, elle aura pour partenaires musicaux lors de ses propres concerts des membres de The Earlies. Intéressant!

Concernant les titres joués, il convient de mentionner particulièrement le morceau d'ouverture "Eanie Meany", une vraie popsong rétro dans le style des Beach Boys, mais ce fut la chanson suivante,"My Patch", qui remporta le plus grand succès, un tube sur lequel spontanément tout le monde se met à taper dans les mains, même ceux qui, comme moi, ne sont pas encore très familiarisés avec les oeuvres de Jim Noir. Ledit Jim Noir a d'ailleurs, pourrait-on dire, fait son album "Tower Of Love" tout seul, puisque c'est lui qui y interprète tous les instruments! Rien d'étonnant à ce qu'il soit apprécié dans la presse spécialisée, où on le compare déjà avec Beta Band, Badly Drawn Boy et les Bees! C'était en tout cas pour moi la découverte de la soirée et le meilleur artiste de ce festival Minimum, qui continue dimanche avec entre autres Minor Majority.



1 Kommentar:

Anonym hat gesagt…

bonjour
sympa ce blog
je me permets au passage de vous signaler cette adresse:
http://agendaconcerts.wordpress.com
qui présente chaque semaine une petite sélection de concerts à Paris et en région parisienne