Dienstag, 24. Juli 2007

Ardade Fire & Arctic Monkeys, Nîmes, 22.07.2007


Concert: Arcade Fire & Arctic Monkeys

Lieu: les Arènes, Nîmes, France
Date: 22.07.2007
Spectateurs: 12 - 15.000


Des taureaux, rien que des taureaux...
Ils sont partout dans le hall de l'hôtel "Le Cheval Blanc", tableaux ou sculptures, les
bovidés nous surveillent du coin de l'oeil jusque dans notre chambre! Tout parait consacré à la tauromachie, chose peu étonnante si l'on considère que de l'autre côté de la fenêtre se trouvent les célèbres arènes de Nîmes.

Ce soir, toutefois, ce ne seront ni taureaux en furie, ni matadors flamboyants qui prendront possession de l'arène, mais des poids lourds du Rock: Arctic Monkeys et Arcade Fire font faire vibrer les pierres romaines de cet édifice millénaire!

La seule question qui se pose est de savoir qui, en fait, est tête d'affiche?!
Pas Albert Hammond Jr. en tout cas, venu sans ses copains des Strokes présenter son album solo "Yours to keep"! Accompagné de quatre autres musiciens, il lui revenait la charge d'ouvrir ce concert, qui promettait d'être mémorable.

Il s'acquitta d'ailleurs de cette tâche avec brio, jouant avec un enthousiasme presque juvénile ses compositions assez pop, si on les compare au dernier album des Strokes "First Impressions of Earth", mais qui lui apportent visiblement un grand plaisir.
Il aurait même déclaré à des journalistes qu'il avait certes plus de succès avec les Strokes, mais que son projet solo était plus satisfaisant pour lui!

Mais que l'on ne s'y trompe pas, rien de sucré ni de mièvre sur scène! Avec trois guitares (plus la basse et la batterie) il ne passa pas inaperçu, à tel point que, descendu innocemment dans la fosse sans protections auditives, je fus forcé de rebrousser chemin pour ne pas risquer de devenir sourd! Ce n'est pas de la musique de midinettes et les amoureux d'un rock dur y trouvèrent aussi leur compte, même lorsque retentit "Bright Young Thing"! Midinette ou pas, voilà un vrai tube!

Après 40 mn, Albert quitta la scène sous les applaudissements du public, ayant joué neufs morceaux pleins d'élan, dont trois nouvelles chansons ne se trouvant pas sur l'album.

Setlist Albert Hammond Jr. Nîmes:

01: Everyone Gets A Star
02: Nouveauté
03: Holiday
04: In Transit
05: Bright Young Thing
06: Don't Cha know
07: Back To The 101
08: Postal Blowfish
09: Hard To Live In The City

Le public était donc maintenant chauffé à blanc (et au soleil aussi!) lorsque les quatre jeunes singes britanniques firent leur entrée et débutèrent sans manière
par, comme récemment au Zénith (de Paris) "The View From The Afternoon". Le public se déchaîna aussitôt, à croire que quelqu'un avait appuyé sur un interrupteur! Pas étonnant d'ailleurs, vu l'énergie que mettait le batteur Matt Helders à s'escrimer sur son instrument comme si sa vie en dépendait! Même Alex Turner, que l'on a connu assez réservé (pour ne pas dire totalement statique) à ses débuts, se montrent plus sûr de lui et plus ouvert envers le public, parlant et tourbillonnant sur scène. Seul le nouveau bassiste restait timidement posté sur son coin de scène, tandis que le guitariste Cooky semblait également plus expressif qu'il y a 1 ou 2 ans.

Les Arctic Monkeys sont presque devenus des vieux habitués de la scène et ce nouvel enthousiasme à jouer en public convient parfaitement à leur musique si dynamique!

En un mot comme en cent, ils ont joué du début à la fin le pied à fond sur l'accélérateur, pour la plus grande joie du public (parfois très jeune) qui s'épuisait en crowd-surfing (j'ai même vu un jeune homme être littéralement lancé en l'air en direction de la scène comme un sac de patates!) et en pogo (au demeurant parfois assez brutalement!). Pour notre part, nous observions la scène des gradins, le but étant aussi de rentrer en un seul morceau à la maison pour vous raconter tout ça!!

L'extase fut atteinte avec "From Ritz To The Rubble", une belle preuve que la chanson aurait dû faire l'objet d'un single à l'époque! Un vrai hit, particulièrement à la fin quand les guitares se livrent un combat délirant!

"Fluorescent Adolescent", merveilleux morceau sur l'album, apparut en revanche live presque trop lent et peu offensif. Mais l'enthousiasme ne tarda pas à revenir avec "Fake Tales Of San Francisco", un vrai bijou surtout lorsque joué un peu plus vite que sur l'album!

Pour ne pas faire retomber le soufflé, ils enchaînèrent directement sur "Balaclava", qui montre bien qu'un titre qui ne se démarque pas particulièrement sur un album peut s'avérer très porteur en public! C'est à peine si l'on pouvait reprendre son souffle, lorsque les riffs de guitares se succèdèrent à un rythme effrené!!!

"If You Were There Beware" permit de respirer un peu avant que le déjà classique "I Bet You Look Good On The Dancefloor" ne relance la machine! Toutefois, si l'on devait décerner un prix pour la chanson la plus acclamée, c'est probablement "When The Sun Gets Down" qui l'aurait emporté!! Mais mon petit favori ce soir fut le titre suivant "Leave Before The Lights Come On", le single qui parut à l'époque entre les deux albums.

Jusqu'alors le quatuor britannique avait joué 16 chansons, qui correspondaient à peu près à ce qui avait été joué au Zénith. C'est alors qu'il se produisit une surprise de taille: un nouveau morceau!!!!

Un morceau que je ne connaissais pas encore, je ne sais pas si vous vous rendez compte!!! Logiquement, je n'en ai pas le titre, mais la chanson contenait les mots "your imagination" (je sais c'est un peu léger comme texte!). En tout cas elle m'a tout de suite plu, il faut maintenant que je me mette à sa recherche!

Pour ce morceau, Alex avait laissé tomber sa guitare, qu' il ne reprit pas tout de suite, puisqu'il s'assit ensuite au Keyboard pour "505", un titre que je n'avais jamais encore entendu en live!

Les Arctic Monkeys redevinrent en fin de concert traditionnels, puisque c'est, comme d'habitude, avec "A Certain Romance" et ses guitares mélodieuses qu'il nous quittèrent!

Un formidable concert, probablement - et pas seulement à cause du cadre phénoménal ("nice setting" fut le commentaire d'Alex, ah le flegme britannique!)- le meilleur des Arctic Monkeys que j'ai vu jusqu'à présent!!!

Setlist Arctic Monkey, Nîmes:

01: View From The Afternoon
02: Brianstorm
03: Still Take You Home
04: Dancing Shoes
05: From Ritz To The Rubble
06: Teddy Picker
07: This House Is A Circus
08: Fluorescent Adolescent
09: Fake Tales Of San Francisco
10: Balaclava
11: Old Yellow Brick
12: I Bet You Look Good On The Dancefloor
13: If You Were There, Beware
14: Do Me A Favor
15: When The Sun Goes Down
16: Leave Before The Lights Come On
17: Nouveauté! ("Your Imagination")
18: 505
19: A Certain Romance


Il fallut ensuite presque une heure à l'équipe (pourtant nombreuse) pour préparer la scène pour Arcade Fire. Il faut dire qu'il en faut du temps pour installer tout ce dont les canadiens ont besoin pour présenter leur "Neon Bible", depuis les petits écrans ronds jusqu'au faux orgue, en passant par les piliers lumineux en la représentation d'une bilble ouverte en toile de fond!!

Il ne manqait plus que... les musiciens! Où étaient-ils passés? S'étaient-ils peut-être blessés au basket? Basket, me direz-vous, qu'est-ce-que cela vient faire là?

Tout simplement, alors que dans l'après-midi je déambulais avec Cécile dans la merveilleuse vieille ville de Nîmes, je suis tombé nez à nez avec certains des membres masculins du groupe!

En premier je reconnus le petit frère de Win Butler (William), puis je pus identifier (discrètement s'entend!) Win lui-même, tout de noir vêtu et portant sous son bras un ballon de basket! Ils étaient accompagnés du batteur Jeremy Gara et de deux autres jeunes hommes que je ne pus remettre. Régine n'était pas avec eux, c'était une rencontre d'hommes!

Mademoiselle Chassagne avait sans doute déjà effectué son devoir touristique avec les autres membres du groupe, car, alors que nous nous approchions des Arènes, nous vîmes un mini-van démarrer, avec à son bord la violoniste Sarah Neufeld, mais aussi le contrebassiste Richard Reed Parry et très probablement Régine, quoique nous n'ayont pu la voir.

Vers 23 heures enfin les artistes entrèrent sur la scène et en action! Sauf que... le son était absolument dé-gueu-lasse, totalement bas et sourd! Et dire que cela avait paru si bien lors du soundcheck dans l'après-midi, certes interdit au public mais que l'on pouvait entendre de l'extérieur! On ne pouvait presque rien distinguer des parties chantées des deux premiers morceaux "Keep The Car Running" et "Laika", qui se perdaient dans un océan de sons lourds!

Zut, zut et re-zut! pensai-je par devers moi! Un endroit si magnifique, un groupe extraordinaire et...ça!! Quelle déception! Visiblement, le son n'était pas meilleur juste devant la scène et on pouvait voir que l'ambiance s'en ressentait! L'enthousiasme du public n'était pas au rendez-vous.

Ça ne s'arrangea pas avec le normalement brillant "No Cars Go", car la basse écrasait totalement les subtiles partitions au violon et les voix des chanteuses. Même Win avait du mal à se faire entendre au milieu de ce marasme, et la reprise de "Poupée de cire, poupée de son" ne rencontra pas non plus le succès escompté!

Au bout d'un moment nous décidâmes d'aller voir si l'herbe n'était pas plus verte ailleurs, et le son meilleur. Cette décision s'avéra sage, car il nous fut possible de trouver une position plus en face de la scène, où le son était meilleur et nous pûmes ainsi mieux profiter des morceaux suivants. Lentement le public commençait lui aussi à s'animer et à manifester sa joie! "The Well And The Lighthouse", remporta bien des suffrages, Win chantant quasiment à vous briser le coeur pendant que Régine jouait à la batterie! Une formidable démonstration de leur grand talent (ou un énervant côté "regarde comme je joue bien" comme le suggéra Cécile?)! Pour ma part, je ne vais pas leur reprocher d'être des multitalents tout le monde ne peut pas juste se contenter de chanter!

En tout cas le concert avait maintenant vraiment commencé et les tubes se succédèrent sans trêve! "Lies" souleva l'enthousiasme d'un public enfin actif, et on entend fredonner le refrain encore longtemps après que les dix musiciens avaient quitté la scène! L'ambiance était à son apogée et tout le monde redemandait...
une "Intervention", qui eut lieu sous l'ovation des spectateurs!! Le son de l'orgue procurait un sentiment de profonde émotion, comme lors d'une célébration tel un mariage! Si "Intervention" était joué à l'église, je promet qu'on m'y verrait plus souvent!!

Alors que je pensais déjà que la Bible de néon allait se refermer définitivement, retentit le sensationnel "Wake Up", qui devait clore ce concert finalement inoubliable!

Setlist Arcade Fire, Nîmes

01: Keep The Car Running
02: Laika
03: No Cars Go
04: Tahiti
05: Poupée de Cire, Poupée de Son (F.Gall, S. Gainsbourg)
06: Black Wave/Bad Vibrations
07: Neon Bible
08: Black Mirror
09: Ocean Of Noise
10: Tunnels
11: The Well And The Lighthouse
12: Power Out
13: Rebellion (Lies)

14: Intervention (R)
15: Wake Up (R)

Montag, 23. Juli 2007

Dorian Pimpernel & My Girlfriend Is Better Than Yours, Paris, 20.07.07


Concert: Dorian Pimpernel & My Girlfriend Is Better Than Yours

Lieu: Le Motel, Paris
Date: 20.07.07
Spectateurs: le petit bar était plein à craquer!


"A tes risques et périls", c'est le sobre et ironique commentaire que Jérémie me fit, lorsque je lui annonçais mon intention d'assister au concert de Dorian Pimpernel au Motel.

Jérémie Orsel est guitariste, joueur d'ukulele et chanteur du groupe parisien DorianPimpernel. J'ai rencontré ce sympathique garçon à l'occasion d'un concert (quelle surprise!), et depuis, logiquement, nous nous croisons assez fréquemment, vu que la scène indé parisienne n'est pas si surpeuplée que ça. Ce qu'à l'époque je ne savais pas, car c'est quelqu'un de discret, Jérémie, c'est qu'il fait lui-même partie d'un groupe et donc se retrouve parfois sur la scène, au lieu de, comme moi, constamment la regarder!

Et même si le susdit Jérémie n'est pas du genre à sans cesse parler de lui et de son groupe, la lecture de la presse spécialisée m'a donné quelques informations plus substantielles sur le groupe, fondé par Jérémie et Johan en 2003 et actuellement composé de sept ou huit membres, le magazine Magic les ayant par exemple qualifié de grand espoir pour 2007 et Rock & Folk, après les avoir souvent mentionné dans des notes de bas de pages, leur ayant décerné trois étoiles pour leur premier EP "Hollandia"!

Le seul petit défaut de "Hollandia", c'est d'être distribué par un label... japonais (Rallye)! C'est terriblement cool mais juste un peu moins pratique. Courage, ça finira par arriver chez nous!

En attendant je me console en écoutant les morceaux sur MySpace ou sur leur homepage seuls endroits où l'on puisse profiter de cette fine musique pop connotée années 60 avec une pointe de psychédélisme, arrangé d'une manière extrêmement charmante et très personnelle. Il n'est pas si facile que cela de catégoriser (pour ainsi dire) ce son si complexe. Syd Barrett, Brian Wilson et les Beach Boys, les Kinks et les toujours sous-estimés Zombies peuvent toutefois servir d'orientation.

Je me devais donc de voir cela de mes propres yeux et voici enfin l'occasion venue! En effet ils ne se produisent pas très souvent (ils ont tous aussi un métier à exercer), mais ceux ayant eu un billet pour Hushpuppies en 2006 ont pu les admirer en première partie, et cette année ils jouèrent à la Flèche d'Or avec le groupe allemand Fotos.

Lorsque je pénétrais avec Cécile dans le petit, mais mignon café du quartier branché de Bastille, les musiciens présents de Dorian Pimpernel étaient en train de répéter (avec un bassiste de remplacement, l'autre étant parti en vacances) car cela faisait apparemment longtemps qu'ils n'avaient plus joué ensemble. Etaient présents: la charmante chanteuse brune Luna, un jeune homme avec un hautbois, Jérémie et sa guitare rouge, le batteur (avec une batterie réduite) et deux personnes aux synthés (pour autant que j'ai pu distinguer à travers le monde).

Au bout d'un moment les musiciens estimèrent qu'ils s'étaient suffisamment entraînés (" tant d'efforts pour cinq-six chansons" dixit Jérémie, comme toujours critique envers lui-même!), et le concert proprement dit put commencer. Il devint très vite clair que même pour cinq-six morceaux cela vaut le déplacement! En écoutant la douce voix de Luna, le style varié et original des mélodies pop-psyché de ce groupe, saupoudré d'une fine "french touch"(l'ombre légère du duo Gainsbourg/Birkin peut-être) je me demandais pourquoi aucun label français ne les avait pris sous son aile!

Le remplacement au pied levé du bassiste par un autre membre du groupe ne se fit pas ressentir et de toute façon il fallait bien s'arranger, car la petite scène ne pouvait contenir tous les instruments faisant normalement partie du spectacle, tels que ukulele, orgue, melodica, glockenspiel etc.

Malgré tout j'ai rarement entendu de compositions aussi indépendantes de la part d'un groupe encore jeune, d'autant plus qu'en ce moment, c'est plutôt le rock garage (héritage Libertines) représenté en France par les Tatianas ou Second Sex, ou le rock-electro style Klaxons (en France Adam Kesher ou les Teenagers) qui ont le vent en poupe de ce côté-ci du Rhin!

Et même si Jérémie ne peut s'empêcher de minimiser leur talent ("bientôt vous allez entendre "My Girlfriend Is Better Than Yours", un groupe qui sait réellement jouer"...), la présence de plusieurs personnalités de la scène parisienne, comme Frank des Hushpuppies, qui distribua en exclusivité dans son magasin Ground Zero le démo-EP du groupe, son collègue Olivier, deux membres des Shades, Dorothée de Hopper et The Rodeo ainsi que Louise des Plasticines, montrait bien que c'était "the place to be"!

Voici les titres constituant la setlist (dans le désordre):

-Opalin Days
-An Inner Stroll
-Ovlar E
-Octave Heliophone
-Daucus Carota (terme latin désignant une carotte, ignares!)
-My Last Joker

Après Dorian Pimpernel, c'est au tour du duo mixte “My Girlfriend Is Better Than Yours“ de prendre possession de la scène. Après s'être installés, avoir réglé les instruments et répété quelques minutes (la salle si petite donnait à cette soirée un charme amateur que j'adore!) le concert commence. Quand je parle d' amateur je ne me réfère bien sûr pas à la musique, car là encore nous avions affaire à de vrais musiciens, tellement d'ailleurs que c'était la sixième fois que je voyais le multi-instrumentaliste (entres autres guitares, flûte, piano) Olivier Marguerit ....dans quatre formations différentes (Los Chicros, Syd Matters, Bless et aujourd'hui My Girlfriend). Mais avec la charmante jeune femme, qui sur sa très rigolote page MySpace se nomme Bud Low, c'était une première! Lorsqu'on lit sur MySpace que leurs influences sont entres autres "Sex, Trucks and Rock'n Roll" et que leur musique "sounds like "a mouse making love with a cow on a horse"" on se dit qu'on ne devrait pas s'ennuyer! D 'ailleurs, a-t-on jamais entendu un nom de groupe aussi cool que ça?! My Girlfriend Is Better Than Yours, si ce n'est pas classe, ça!

Mais on n'est pas là que pour rire et les amateurs de musique ne furent pas deçus par la prestation d'Olivier et de Bud Low, le premier, coiffé de sa sempiternelle casquette "I love Austin", à la guitare et chantant avec ardeur les amusants textes et la deuxième l'accompagnant de sa voix sensuelle et de ses mains sur le Keyboard!

J'ai particulièrement apprécié la chanson d'inspiration Country "Winterfarmland" , mais aussi le titre éponyme moins traditionnel “My Girlfriend Is Better Than Yours“ qu'ils qualifient eux-mêmes comme leur "tube". Ce dernier a, outre un titre rigolo, une mélodie entraînante et un rythme dansant, qui ne furent pas sans effet sur les spectateurs!
Malheureusement "Dictionnary" marquait déjà la fin de cette belle soirée, et comme le public j'en redemande! Un lot de consolation avant de partir, la première chanson "Before My Memory" fut reprise en rappel ("parce que au début on était un peu nerveux!").

En tout cas voilà bien un groupe à surveiller!

Setlist My Girlfriend Is Better Than Yours, Le Motel, Paris

01: Before My Memory
02: From My Sofa
03: Girl From South
04: Winterfarmland
05: My Girlfriend Is Better Than Yours
06: My Dictionnary

07: Before My Memory (R)




Animal Collective, Paris, 18.07.07


Concert: Animal Collective
Lieu: La Maroquinerie, Paris
Date: 18.07.2007
Spectateurs: beaucoup malgré la chaleur!


"Un ventre plein n'aime pas travailler" prétend un de ces dictons idiots. Après ce soir il faudrait ajouter qu'un ventre vide n'aime pas aller au concert non plus!
Si seulement j'avais avalé quelque chose avant de m'enfermer dans la salle étouffante de la Maroquinerie!...

Une fois arrivé, il y faisait, comme je m'y attendais, très chaud et la salle était bien remplie, et ce malgré le fait que le groupe américain avait déjà présenté la veille leurs étranges créations.
Certains spectateurs ont même assisté au deux concerts, ce qui tient peut-être à la saison: il n'y a en effet presque plus de bons concerts en ce moment et les accros (dont je fais partie!) doivent quand même désespérément tenter de trouver leur dose!

Mais, histoire de ne pas sortir pour rien, deux autres groupes jouèrent en première partie d' Animal Collective, Gravenhurst et Sebastian Schuller. J'ai entièrement raté le premier, malheureusement car normalement j'apprécie la musique folk de l' Anglais qui se cache derrière ce nom enigmatique, encore que ce soir je ne me sentais pas d'humeur à écouter un long concert précédé d'une kyrielle de premières parties! C'est pourquoi je ne pus certainement pas juger à sa juste valeur Sebastian Schuller, qui s'escrimait encore sur son piano électrique lorsque j'entrais dans la salle, et dont l'album "Happiness" de 2005 compte parmi les préférés des critiques musicaux.

Vers 21.30 les membres d' Animal Collective prirent enfin place derrière leurs tables de mixage. Il semblait toutefois manquer quelqu'un car, si le groupe est composé de quatre personnes, BrianWeltz, dit Geologist, Josh Dibb, dit Deaken, David Parker, dit Avey Tare et Noah Lennox surnommé Panda Bear (nom sous lequel il a publié en 2007 un album solo, "Person Pitch" encensé par la critique) seulement trois apparurent sur scène. Panda Bear était sûrement présent (vu que c'est lui qui contribue à la plupart des parties chantées), accompagné d'un autre chanteur coiffé d'un casquette de base-ball qui lui donnait -car il avait la gestuelle et le chant adéquat- une allure de rappeur, ainsi d'un troisième compère barbu portant sur sa tête une lampe comme en avaient les mineurs de fond!

Un trio quelque peu étrange et pittoresque et qui produit une musique en accord avec leur allure! Etant déjà en possession de deux de leurs albums, "Sung Tongs" (2004) et "Feels" (2006), je savais toutefois à peu près à quoi m'attendre...

Ce que je n'avais pas pris en compte, c'était le problème évoqué plus haut de certaines exigences du corps humain qui ne s'accordent pas très bien ( c'est le moins que l'on puisse dire!) avec l'écoute prolongée de musique expérimentale, et que l'on profiterait certainement mieux d' Animal Collective en position horizontale voire ajouté de la prise simultanée de champignons hallucinogènes!! (Non les champignons , ce n'est pas obligé, en plus ce n'est pas la saison)

Au lieu de cela j'ai pu observé parmi le public une tendance certaine, sous les influences conjuguées de la chaleur et de la musique, soyons honnêtes, parfois extrêmement monotone, à ...l'endormissement!!

Etait-ce vraiment ennuyeux à ce point?!!... Disons que lorsque l'on joue des morceaux dans lesquels, par exemple, le mot "Hundert" revient à peu près le même nombre de fois ( cela signifie "cent" en allemand...) et qu'on y ajoute des passages dans lesquels, à part quelques grincements et sons électroniques il ne se passe pas grand'chose, il peut arriver que l'esprit s'égare vers quelques contrées plus... reposantes!

Mais que l'on soit bien d'accord, j'aime ce groupe! Normalement.
Mais là, j'aurais du mal à nier que je me suis, comment dire?, atrocement ennuyé et que le temps m'a paru looooong, mais loooooong! La faute à qui? Je veux dire à part la chaleur de plomb et ma faim de loup, la responsabilité peut-elle en être imputée au collectif animalier sur scène avec leur panda? Et bien... un peu quand même, car ils n'ont en fait joué quasiment aucun titre que je connaissais, ainsi le relativement conventionnel mais (peut-être précisément pour cette raison) excellent "Purple Bottle" de l'album "Feels" n'y figurait pas, parce que de toute façon, ainsi que me le confia un musicien du groupe Nelson, qui apprécie le groupe américain, la plupart des morceaux étaient issus d'un album qui ne devrait pas sortir avant... deux ans! Plait-il ?!?... Reconnaissez qu'ils n'y mettent pas du leur! Déjà avec sept albums en cinq ans, on ne peut pas dire qu'ils ménagent leur public, mais si en plus ils se mettent à jouer des morceaux qui, si ça trouve, ne paraîtront jamais, on ne va pas s'en sortir!!!

Heureusement j'ai reconnu le dernier titre (même si, pour faire bonne mesure, je suis incapable de remettre la main sur le nom), mais les vrais fans sauront de quoi je parle si je leur dit ... "Tiger, Tiger, Tiger, Tiger"!
Titre qui fut d'ailleurs très bien accueilli par le public, "Tiger, Tiger, Tiger, Tiger" en boucle et là-dessus trois jeunes hommes pris dans une danse quasi extatique faisant immédiatement monter la température de la Maroquinerie d'au moins 5°!!!

En clair, la prochaine fois j'arriverai rassasié, en hiver, et je danserai comme un fou pour essayer de me mettre dans l'ambiance, car c'est sûr qu'à rester planté sur les côtés on rate définitivement le show!


Concerts d'Animal Collective:

22 juillet: Benicassim
29 juillet: Vienne (Autriche)



Kim Novak, Paris, 17.07.07


Concert: Kim Novak

Lieu: La Flèche d'or, Paris
Date: 17.07.2007
Spectateurs: trop peu pour ce groupe fabuleux!!

"Merci d'être restés" murmura le très sympathique chanteur Jérémie dans son micro, lorsque le groupe français Kim Novak put enfin commencer à jouer.

Il était de nouveau devenu bien tard dans le bar branché de la Flèche d'or où les habituels retards avaient bousculé l'horaire et entrainer l'apparition sur scène du quatuor de Caen vers minuit.

Mais pourquoi donc le chanteur-guitariste du groupe -comme le nom ne l'indique pas- entièrement masculin remercie-t-il le public parce que quelques trop rares noctambules ont eu la patience d'attendre un groupe qui fait partie de ce que la France a de mieux à proposer musicalement?!... dans un juste monde ce serait Kim Novak qui remplirait l'immense Zénith de Paris et non pas Superbus! La corporation écrivante ne s'y est d'ailleurs pas trompée: "Interpol n'a qu'à bien se tenir" c'était en substance les commentaires qui traversaient la presse spécialisée de Magic jusqu'à Trax en passant par Rolling Stone à propos du premier album "Luck And Accident".

Interpol? Oui il s'agit bien du groupe des sombres rockers mélancoliques de New York City, qui sont frequemment mentionnés comme référence, quand on parle de Kim Novak. Pourtant les influences remontent bien plus loin, jusqu'à Roxy Music des années 70!

Naturellement on compte aussi parmi leurs sources d'inspiration des artistes de Manchester, surtout ceux des heures glorieuses du label Factory au début des années 80, comme par exemple Joy Division ou The Durutti Column, ou encore The Smiths.

Mais tout ce saupoudrage de noms ne doit pas faire oublier la classe, l'élégance, les merveilleuses mélodies, les textes touchants et la douce mélancolie qui habitent chaque titre des quelque peu timides musiciens de Kim Novak.

En particulier le chant du grand Jérémie ne peut laisser personne de marbre, à moins d'avoir un coeur de la même matière! Déjà le morceau d'ouverture "In The Mirror" me donna la chair de poule! et quand en plus , comme dans le morceau suivant "Better Run" les superbes riffs de la guitare de Hairday se font entendre et que la basse d'Ugo démarre, c'en est fini de moi, je suis plongé profondément dans le monde mélancolique de ces Normands. Comme par un tour de magie, ils arrivent toujours à me faire pleurer d'un oeil et rire de l'autre! Un psycho-cocktail véritablement diabolique, dont je n'ai jamais assez...

La nouvelle chanson "Deep Show" me plut également sur le champ, de même que les deux autres morceaux joués ne figurant pas sur l'album "Luck And Accident", le bruyant "White Fever" et "Reaction", en conclusion du concert, qui me convainquirent sur tout la ligne.

Les titres de l'album m'enthousiasment maintenant depuis longtemps, mais j'aimerais toutefois mentionner spécialement "Some Photographs" (qui faillit bien ne pas y figurer) ainsi que "Crash" et "Swallow". Le premier débute d' une manière relativement retenue pour finalement s'accélérer jusqu'à atteindre une sorte d'ivresse dans laquelle le batteur Cyrill aujourd'hui encore (c'est mon troisième concert) explose et les guitares mélodieuses semblent se livrer un combat avec la basse marquante, ce qui pousse tout le monde à finir à genoux!!

"It's like a movie, I hate it when I guess the end" chante Jérémie avec ardeur dans "Crash". Je suis bien de son avis, détestant également les films dans lesquels on devine trop rapidement la fin! Ce qui n'est pas le cas dans cette chanson, qui après un début lancinant, se revèle pleine de surprises jusqu'à la fin, whaouh!!!

"Swallow", enfin, parait être le titre le plus enjoué de l'album, plein d'energie dès le début, avec des changements de rythme et des guitares très mélodieuses qui enthousiasment, notamment quand après 2:15 la chanson semble changer sa structure et se tranformer en un autre morceau, un peu comme dans "Take me out" de Franz-Ferdinand. Dans cette chanson une phrase en particulier me frappe "everything is gonna be better and better, everything is gonna be right tonight", preuve que malgré la mélancolie, le côté parfois presque déprimant que l'on trouve dans la musique de Kim Novak, la lumière au bout du tunnel n'est pas bien loin...

Merci Jérémie, Ugo, Cyrill, Hairday, pour votre générosité et votre talent. Vous êtes des types super biens!

Oliver


Concert „jeune scène parisienne“, Paris, 2 nov. 2006


Concert „jeune scène parisienne“

2 nov. 2006
Lieu: Le Gambetta, Paris


La soirée de ce soir était consacrée aux jeunes espoirs. Mon jeune ami français, Nico, que j‘ai rencontré lors d‘un concert de Grizzly Bear (je l‘avais complimenté sur son beau tee-shirt des Dirty Pretty Things!), m‘ avait communiqué la date. Nico joue avec duex amis dans le groupe The Days, qui était au programme de ce soir. Le Gambetta est situé à côté de la très branchée Flèche d‘Or, ce qui fait que même sans connaitre, j‘étais sûr de ne pas le rater! En fait il s‘agit plus ou mois d‘un bar ou café équipé d‘une scène autour de laquelle se trouvent des fauteuils et canapés, ce qui donne quelque peu l‘impression d‘être chez soi et de suivre au plus près les jeunes groupes! A l‘époque de la RDA on aurait probablement appeler „club de la jeunesse“ un tel établissement. Avant que les concerts n‘aient vraiment commencé, je me vis offrir un spectacle d‘un autre genre: une dame d‘âge mûr (environ 60 ans), vêtue d‘une veste noire scintillante et d‘une robe d‘un vert acide saisit l‘occasion d‘occuper la scène délaissée et se lança dans un récital chansonnier éxécuté avec un manque de talent patent (et ce pour rester poli), qu‘elle entrecoupa de poèmes récités avec plus d‘entousiasme que de mémoire et d‘appels vibrants à la jeunesse de se méfier des méchants médias. Inutile de dire que cela n‘interessait personne, les jeunes gens stylés attendant désespérement qu‘elle veuille bien décarrer pour enfin célébrer le retour du Rock (en mon absence les Wankers avait déjà ouvert le bal).

Vint le moment tant attendu où elle se décida à nous quitter et la soirée continua avec le trio Dirty Jacket. Leur prestation rappelait assez The Ramones ou The Stooges, déjà le chanteur, avec ses jeans déchirés aux genoux et sa chevelure bouclée, présentait une certaine ressemblance physique avec Joey Ramone. A la batterie, on pouvait voir une très jeune, mais visiblement pas très timide jeune fille.

Ensuite vinrent, exprès de Toulouse, les Pauls. L‘ensemble était très mélodieux avec des emprunts assez clairs à Interpol et compagnie.

Les Slugs qui les suivirent augementèrent nettement volume et vitesse rythmique, ce qui ne fut pas sans être au détriment de la structure interne des chansons.

Le prochain groupe était excellent : the Bonaparts, emmenés par une chanteuse brune enthousiaste et savourant visiblement jusqu‘au bout de ses gants en dentelle la faveur d‘un public reconnaissant. Une véritable graine de star, qui offrit une prestation rock légèrement lascive, qui fit augmenter le pouls de bien des spectateurs masculins. Que soient cités comme influences les noms de Blondie ou encore Karen O des Yeah Yeah Yeahs.

Enfin vint le moment tant attendu pour lequel j‘étais finalement venu: The Days et Nico montèrent sur scène. Déjà avant de commencer, Nico m‘avait fait par de son insatisfaction vis à vis du matériel, il manquait notamment un modificateur de voix pour effectuer des distorsions, appareil qu‘il utilise très souvent. De plus nous avions dèjà remarqué avec les autres groupes que les voix ne parvenaient que très difficillement à être entendues. The days commencèrent avec „You mean nothing to me“ pour enchainer avec „I wish I was a gipsy King“ mais la faiblesse du matériel se fit cruellement sentir et il fallut se rendre à l‘évidence: on ne pouvait pas entendre le chanteur. Une dernière tentative avec „Glad in the garden“ ne s‘avera pas plus fructueuse et le chanteur passablement frustré (et à bon droit) quitta la scène sans un mot. C‘était très dommage car il y a clairement un bon potentiel, mais c‘est le genre de chose qui malheureusement arrive dans des petites salles ne disposant pas d‘un matériel complet.

La soirée se termina par la prestation des talentueux Cosmic
Charlies, menés par un chanteur qui physiquement rappelait beaucoup Paul Weller. Ce fut en tous les cas une soirée très interessante et une expérience que je renouvellerais avec plaisir et je ne peux que recommander à tous d‘aller voir de jeunes groupes qui ne demande qu‘à être connus!

Oliver