Mittwoch, 30. Januar 2008

Cocoon, Paris, 29.01.08


Concert: Cocoon
Lieu: La Maroquinerie, Paris
Date: 29.01.2008
Spectateurs: complet!

"My Friends All Died In A Plane Crash"

Mais, non, je ne parle pas de moi, mes amis ne sont pas décédés dans un accident d'avion, la preuve, mon collègue bloggeur Christophe se porte très bien, même s'il vient de prendre un an! Je faisais référence l' album de Cocoon, qui pourrait concourir pour le titre le plus déprimant de l'année 2007, et qui se livre un duel au sommet avec Modest Mouse et leur "We Were Dead Before The Ship Even Sank" dans cette catégorie! Ce premier opus du duo français avait toutefois été précédé par un EP au nom plus gai, "From Panda Mountains". Et panda semble être le mot-clef chez Mark et Morgane, car tout paraît tourner autour de ce gros nounours noir et blanc, que l'on retrouve par exemple en décoration à la rubrique "Influences" de leur page MySpace. Et la tournée 2008. qui les verra jouer à travers la France et la Belgique s'appelle ...Panda Tour! Et que peut-on voir sur la couverture de l'album projetée en grand sur le mur pendant le concert? Alors? Perdu, c'est un chat!! "Nous aimons bien les animaux", expliquèrent-ils au cours de la soirée. Et en peluche aussi, visiblement! C'était tout un zoo en goguette qui était rassemblé sur la scène: un singe, un rat, un hérisson, un panda bien sûr, tous sagement installés sur le piano ou le micro de Morgane. Son acolyte n'était pas en reste puisquil avait un écureuil (me semble-t-il) sur sa guitare et un ...panda accroché à son ukulele! Il semblerait que les fans aient également pris l'habitude de leur offrir des petites peluches, ainsi Marc nous montra-t-il fiérement vers le milieu du concert ce qu'il avait reçu de nouveau! A ce rythme-là, à la fin de la tournée, ils pourront probablement ouvrir une boutique! Mais refermons maintenant la parenthèse zoologique et (re)venons à la musique!

En toute logique, le concert commença avec "Take Off". Normal, avant de s'écraser, il faut bien que l'avion décolle! mais que chante-là Mark d'une voix déchirante?: "Well I wish that I could land" et: "The Take Off is sometimes hard, I dream Of A Bodyguard". Cela semble assez triste, mais heureusement ce n'est pas toujours le cas chez Cocoon. Ici on peut rire, fredonner, applaudir, chanter même comme sur la deuxième chanson "On My Way", ou encore s'asseoir sur le sol (selon la recommendation expresse de Mark, qui trouve que cela fait "très hippie", de plus il paraît que c'est propre). Ainsi, tout le monde s'istalla confortablement pour écouter le très touchant "Cliffhanger". Rien à voir avec Silvester Stallone, il s'agit là d'un alpiniste qui, lors d'une escalade, a perdu ses doigts de pied! Expérience tragique pour un merveilleux morceau comprenant de superbes passages au violon. Ensuit on changea de registre, du moins si on en croit, le titre pour passer à quelque chose de plus vulgaire avec "I don't Give A Shit", issu du EP précité. Les deux musiciens paraissaient toutefois si gentils et bien éduqués, qu'ils semblaient très embarrassés d'avoir à prononcer de telles paroles, tout comme Mark se mit pratiquement à rougir un petit peu plus tard lorsque le mot "Bitch" survint dans une autre chanson ("Seesaw"). Mais bon tous les artistes ne doivent pas obligatoirement être agressifs et vulagires! Ces deux-là sont aimables, gentils et attentifs, ondirait une image d'Epinal des parfaits enfants, mais comme on dit, il faut se méfier de l'eau qui dort!...

Et le public? Il a aimé, bien sûr, il n'y avait là que des gens charmants et agréables, à part les quelques égarés qui se sentait gêner par mon appareil photo! L'ambiance était extrêmement bon enfant, tout le monde chanta aussi sur "Hey Ya", la reprise de OutKast. Oui, oui, vous avez bien lu, OutKast! Un groupe folk comme Cocoon fait des covers de morceaux Hip Hop, ce serait quand même trop facile de reprendre les grands classiques du genre! Un petit peu plus tard, c'est au tour d'un "classique-moderne", "Rehab". Surprenant combien de groupes se sont déjà essayés à la chanson d' Amy Winehouse: Art brut ainsi que les 1990s s'y sont risqués, et maintenant les deux jeunes français, qui ne donnent pas l'air de devoir jamais avoir recours à une "rehab"...

C'est ainsi que le concert se poursuivit allègrement, le public eut le droit de mimer un dinosaure agonisant sur "Paperboat", critiquer Noel lors de "Christmas Song", et de pleurer sur "Tell Me" (I Hate Birds)! Bref, un vrai délice! Rien d' étonnant donc à ce que l'enthousiasme du public fit ressortir deux fois les artistes des coulisses, pour donner des rappels accueillis avec ferveur! Et à la toute fin, on vit apparaître sur le mur l'image ...d'un ...panda!!


Setlist Cocoon, La Maroquinerie, Paris:

01: Take Off
02: On My Way
03: Cliffhanger
04: I Don't Give A Shit
05: Hummingbird
06: Microwave
07: Hey Ya (Outcast Cover)
08: Paper Boat
09: Christmas Song
10: Seesaw
11: Vultures
12: Superheroe
13: Rehab (Amy Winehouse Cover)
14: Tell Me
15: Chupee

16: Baby Seal (Z)
17: Oklahoma (Z)

18: Owls (Z)

Durée du concert: 75 minutes.

Photos de Cocoon avec les Pandas ici


Sonntag, 27. Januar 2008

Interview avec The Rodeo, 27.01.2008


Interview: The Rodeo
Lieu: Forum de la Bellevilloise, Paris
Date: Propos reçus le 18.01.2008


Après le concert donné au nouvel Forum de la Bellevilloise, j'ai rendez-vous avec la charmante Dorothée, la tête pensante derrière The Rodeo (elle écrit les morceaux, chante et joue la gitarre). Si vous suivez de près la scène indie-folk parisienne, vous la connaissez déjà depuis un moment, puisqu'elle est une des chanteuses du groupe Hopper.

Monconcertmonblog: Comment t'as aimé ce concert ce soir?

The Rodeo: Pas mal! Mais c'est vrai que c'est difficile, parce que tous les éléments n'étaient pas là pour faire un des meilleurs concerts. C'est assez bruyant, et les lumières et l'ambiance n'étaient pas assez assez intimistes à mon gôut. Mais le public était très réceptif et très sympa et m'a même redemandé de faire deux rappels, ça fait toujours plaisir! Si les gens captent l'atmosphère des titres et sont attentifs, c'est déjà le principal. S'ils mangent, tournent la tête et s'en fichent ça m'aurait dérangé.

Monconcertmonblog: Il me semble que t'as déjà joué ici, non?

The Rodeo: Oui, c'etait à la salle qui est à côté, donc je connais déjà l'endroit et les gens qui travaillent ici. Ils sont très sympas et m'aiment beaucoup, donc ça se passe toujours très bien.

Monconcertmonblog: Et la salle ici, elle est nouvelle?

The Rodeo: Oui, c'est en effet une nouvelle salle de la Bellevilloise. Avant j'avais joué à la Halle aux Oliviers et ici, ça s'appelle le Forum. Donc il y a plusieurs salles. Il ya aussi le Café des Sports en sous-sol pour les formations électroniques et au- dessus il y a une salle qui s'appelle l'Orangeraie, c'est plus pour les expositions et les choses accoustiques, donc c'est assez grand ici.

Monconcertmonblog: Donc , c'est toi qui a donné le premier concert ici?

The Rodeo: Oui, c'est vrai. C'était le premier concert pour la pré-ouverture du forum. Ça va réouvrir à la fin du mars en fait. Ça a va être un lieu énorme! Ici ce sera ouvert que le week-end par contre.

Monconcertmonblog: Ça va faire de la concurrence à la Flèche d'or peut-être?

The Rodeo: Je sais pas, il parait que la Fleche d'or a changé un peu maintenant, il y a certaines personnes, qui sont qui sont décus. Il parait qu'il y a une ambiance un peu tecktonik (grand sourire).

Monconcertmonblog: Mais la Flèche d'or est un peu ton salon, non? Je t'ai souvent vu jouer là-bas.

The Rodeo: Oui c'est vrai, je connais bien l'endroit. C'est une salle qui m'a toujours suivie. Ils m'ont toujours proposé des concerts que ce soit avec Hopper ou The Rodeo et ils nous ont toujours soutenus. Mais après c'est vrai aussi, qu'on ne peut pas toujours jouer dans un lieu où l'entrée est libre à chaque fois et ou il y a regulièrement beaucoup de groupes dans la même soirée. Au bout d'un moment un artiste a besoin de fideliser son public et que les gens viennent faire la démarche de payer pour un concert, tout comme il le feront pour un disque ou un vêtement qu'ils aiment. On ne peut pas toujours faire des concerts gratuits malheureusement!

Monconcertmonblog: En peu de temps, on peut être connu grâce à des services internets (MySpace, Facebook, etc.), mais c'est difficile d'en faire des revenus, non? Comment tu vis cette situation?

The Rodeo: Ça depend, on peut en vivre, je pense, ou être intermittent du spectacle. Il faut beaucoup travailler pour faire ça. Après je suis chanteuse, guitariste (et pas une très bonne), donc on pourrait rarement m'appeler pour faire juste chanteuse ou choriste, parce que j'ai pas vraiment une voix de choriste à proprement parler (sourire). Donc, je sais qu'ils y a beaucoup d'intermitents aussi qui font d'autres boulots à côté comme la comédie ou de la figuration, ce genre de choses. Sinon il y a beaucoup d'artistes dont leur seule préoccupation est de faire une musique pour une pub, un film ou une synchro comme on dit. C'est le but de presque chaque artiste maintenant, ça a evolué énormément, alors qu'avant on y pensait même pas.

Monconcertmonblog: Il y a surtout pas mal de groupes indés qui font ça (Band Of Horses, Hushpuppies, José Gonzalez)

The Rodeo: Beaucoup le font, oui, oui. C'est vrai, les publicitaires recherchent aujourd'hui pas mal de choses atypiques. Et en ce moment, il y a la surtout la mode des chanteuses folks! (Feist qui a fourni la pub pour le i-pod nano avec sa chanson "1,2,3,4").

Monconcertmonblog: Et ça te gêne l'idée de faire la musique pour la publicité?

The Rodeo: C'est pas que ça me gêne vraiment, mais j'ai quand même du mal a regarder la télévision, parce qu'à chaque publicité et à chaque génerique il y a une musique, ça me rend completement... (Pause). Tu deviens fou, quoi! Il y a la musique tout le temps et derrière ça, il y a quand-même un produit, ils veulent vendre quelque chose, etc. Je pense que je refuserais pas, mais tout dépend de la marque aussi , si c'est pour vendre de la lessive, non! Même si c'est pour gagner beaucoup d'argent... Bon, je sais pas, il faut voir... Mais, je trouve, que c'est un peu systematique et qu'il y a beaucoup d'artistes qui, avant de faire des vraies chansons veulent juste faire une chanson pour une pub ou un film, ils en oublient le live, la composition et l'écriture. On leur dit souvent de faire une telle morceau pour une publicité, parce qu'il y a toujours une sorte de "Brief", du genre l'agence veut un morceau qui ressemble à tel artiste et du coup d'autres artistes s'y mettent à faire l'imitation. Ça, c'est pas terrible!

Monconcertmonblog: Est-ce que le morceau "High Resoultion World" parle un peu de cette problématique aussi?

The Rodeo: Je travaille et j'ai toujours travaillé dans un milieu où l'ordinateur est omniprésent. Par contre, à vrai dire j'aime pas beaucoup le téléphone portable. Je crois que je communique dix fois plus avec l'internet qu'avec mon portable. Je pourrais me passer du portable, mais pas de l'internet. Ça me fait un peu peur. J'ai toujours vécu dans la ville, j'ai peur de vivre à la campagne (et d'être coupé du monde!).

Monconcertmonblog: Et t'as pas quelque fois l'impression de perdre trop de temps devant l'ordinateur au lieu de composer, p.ex.?

The Rodeo: Si, je pense. En plus, on n'écrit plus de courrier aux gens , de manière écrite je veux dire. On passe beaucoup de temps à faire du "vent" (sourire), à faire pas grand chose. Mais malheureusement aujourd'hui c'est difficile pour un artiste de se passer de l'internet pour se faire connaitre.

Monconcertmonblog: Et tu soignes toi même ton propre site MySpace, j'imagine?

The Rodeo: Oui, c'est vrai. Par contre sur la page de The Rodeo (pas pour celle de Hopper), je ne cherche pas à ajouter des gens. C'est comme s'il y avait un tri, les gens me viennent chercher. Je fais pas de la publicité. Et du coup j'ai des amis de qualité!

Monconcertmonblog: J'ai même lu l'exemple de l'artiste suédois Jens Lekman qui a fermé son site MySpace, parce qu'il se sentait à la fin comme un trader à la bourse. Comme quelqu'un qui collectionne incessament des amis.

The Rodeo: Oui, il y a pas mal d'artistes (même inconnus) qui ont énormément d'amis donc beaucoup d'écoutes, mais qui ne font jamais de concerts, ils ne sortent pas d'albums. C'est juste un "buzz". J'en ai eu la preuve autour de moi. Des maisons des disques se sont intéressées à eux, parce qu'ils avaient un buzz Myspace, mais du point de vue qualité c'était assez moyen. Ils n'ont jamais connu la scène, ni fait de la composition. Des fois c'est pas terrible, il y a juste beaucoup de buzz. Ils ajoutent juste des gens toute la journée, ce qui est un boulot à plein temps!

Monconcertmonblog: Mais l'internet et surtout les blogs peuvent avoir pas mal d'avantages aussi, non? La musique circule. Sur toi, j'ai par exemple déjà écrit trois fois et les gens, même en Allemagne, te connaissent un peu. Et Soko (une autre artiste folk française) dont j'ai souvent parlé sur monblog est presque une célébrité en Allemagne...

The Rodeo: Oui, Soko je connais aussi. J'ai été en Allemagne (à Berlin) il y a trois semaines à peu près et Soko donnait un concert là-bas, pour une radio qui, s'appelle... (elle réflechit) Motor...quelque chose, dans un endroit euh, je crois que c'etait White Trash ou quelque chose dans ce genre et c'était complet! C'est fou, l'engouement surtout des Pays Nordiques et l'Allemagne pour Soko, mais pourquoi pas?

Monconcertmonblog: Et toi, tu veux tourner aussi un peu, non? En dehors de la France je veux dire?

The Rodeo: Normalement - je préfère pas de m'avancer - donc, c'est pas une news complètement confirmée, je pars à Austin au Texas pour le festival South By Southwest, mi Mars! Ça va être la découverte! Sinon, je pense peut-être faire quelques dates à New York .

Monconcertmonblog: Tu vas jouer dans les Etats-Unis donc. Et sur les Etats-Unis je peux enchainer avec une autre question: Comment ça se fait, que tu es si proche de la musique americaine?

The Rodeo: C'est ce que j'ai toujours écouté en fait. Je suis pas très chanson française. Il y a peu d'artistes français que j'aime vraiment bien, sauf des vieux artistes, enfin des artistes d'il y a longtemps. Aujourd'hui il y a peu de choses qui me touchent en français, parce ce que je trouve qu'écrire en français c'est pas donné à tout le monde! On ne peut pas écrire n'importe quoi en français! En plus, on est vite classé dans la variété française. Je trouve, que ça demande beaucoup plus de travail et que si on fait p.ex. "le soleil brille" en français ou "The sun shines" en anglais ça sonne pas pareil... Je prefère laisser ce dur travail à d'autres et en plus je me sens pas à l'aise, c'est une mise à nue. D'ailleurs si j'ai envie d'écrire des trucs légers parfois, ça passe pas en français.

Monconcertmonblog: Est-ce que c'est facile à Paris, de faire une musique comme toi, c'est à dire chaud et qu'on pourrait imaginer dans un désert ? Avec le ciel gris et la pluie à Paris?

The Rodeo: Je sais pas d'où vient mon inspiration, mais en fait j'entend des melodies dans ma tête et après je les reproduit en musique. Alors qu'il y a d'autres artistes qui vont jouer non-stop à la guitare, chanter, pour essayer de trouver un titre. Pour moi c'est un peu l'inverse, j'entend des choses après je les fais et je sais pas pourquoi il s'avère que ça fait des morceaux avec cette ambiance-là...

Monconcertmonblog: Mais en ce moment il y a quand même pas mal de groupes français qui font du folk à Paris. Tu te sens proche d'une scène?

The Rodeo: Il y a quelques artistes folks que j'aime bien, p.ex. je me sens proche, sans le connaître personnellement, de H-Burns , un artiste qui vient d'Aix-en Provence ou de Marseille, il a un truc, on dirait qu'il vient du fin fond du Texas! C'est fou!

Monconcertmonblog: Sinon Il y a aussi Cocoon ou Hey Hey My My et en plus avec Hopper tu appartiens à la Palmtree Family, non?

The Rodeo: Oui, Cocoon, pourquoi pas et c'est vrai que le batteur de Hopper joue aussi pour Tahiti Boy. Donc on se connait tous, mais finalement ça reste assez "solo", enfin chacun pour soi. Après on s'apprécie mutuellement tous, mais il n' y a pas de famille réellement.

Monconcertmonblog: Il y a une sorte de concurrence aussi?

The Rodeo: Oui, je pense. Et puis Cocoon p,ex. sont très inspiré par Sufjan Stevens, que j'aime beaucoup aussi. Pourqoi pas, mais je trouve que ça veut trop ressembler à Sufjan Stevens. Pour ma part, je ne suis pas fan de quelqu'un en particulier et j'essaie pas de ressembler à quelqu'un. Surtout le pire c'est la voix, elle trahit souvent. Des fois il y a des voix qui imitent un artiste p.ex. Thom Yorke (Radiohead).

Monconcertmonblog: Ta voix, elle est particulière. Comment t'as trouvé ta voix? C'était naturel pour toi de chanter de cette manière?

The Rodeo: En vrai dire, je sais pas! C'est venu par hasard. Au départ je savais pas que je pouvais chanter , mais un jour j'ai poussé la voix et puis je me suis dit tiens ben voilà! Mais je me suis plutôt inspirée de voix masculines et puis j'ai appris de droite à gauche...

Monconcertmonblog: Une petite question sur les salles à Paris: Est-ce qu'il y a une salle où tu aimerais bien jouer?

The Rodeo: Je refléchis...

Monconcertmonblog: L'Olympia, par exemple?

The Rodeo: C'est grand, l'Olympia!(énorme sourire) Je dirais la Cigale, oui, la Cigale. Et sinon le Café de la danse où j'ai joué deux fois déjà. Le mur de brique derrière se prête bien pour le folk.

Monconcertmonblog: Et plus grand, tu penses pas que ce serait possible?

The Rodeo: Ça peut, mais il faudrait que je sois accompagnée de plein de musiciens comme l'ont fait Coco Rosie, pleins de gens, comme une famille qui vient sur scène...

The Rodeo: Ah, je sais maintenant: le Grand Rex ce serait magnifique! Comme l'a fait PJ Harvey, Cat Power, Nick Cave et Coco Rosie. C'est très très grand, mais pourquoi pas?

Monconcertmonblog: Mais c'est grand et en haut on ne voit rien. Pour toi ça joue un rôle, si les gens sont assis ou est-ce que tu préfères qu'ils bougent un peu?

The Rodeo: À la rigueur, je trouve ça génial, un peu D.I.Y, genre au milieu entourée de pleins de gens ...

Monconcertmonblog: Et tout à l'heure il y avait des gens qui tapaient dans la main etc. Ça te plait ça?

The Rodeo: Ah, oui, oui, je préfère que les gens soient debout et bougent plutôt qu'être assis en train de manger.

Monconcertmonblog: Tu aimes aussi aller voire des concerts. T'as assisté p.ex. au show de Scout Niblett. Il y a des concerts qui t'ont plus ou marqués cette année ou même avant?

The Rodeo: J'ai beaucoup aimé Feist au Grand Rex quand même. Sinon, je ne sais pas. Par Scout Niblett j'étais un peu décue, c'était assez décousu, la fille qui fait des caprices à la Cat Power (sourire). Je ne suis pas allé à beaucoup de concerts en fait!

Monconcertmonblog: Tu as peut-être vu des idoles d'enfance, Bob Dylan, p.ex?

The Rodeo: J'ai vu Bob Dylan, l'année dernière à San Sebastian en Espagne. Mais c'était trop grand, il y avait trop de gens...

Monconcertmonblog: Sinon, tu as cité Joanna Newsom aussi, comme musicienne que tu aimes. Elle a joué à la Cigale.

The Rodeo: Oui, j'adore Joanna Newson, mais je n'étais pas à Paris quand elle a donné son concert, malheureusement.

Monconcertmonblog: Et tu sais quoi? Mon concert de l'année de 2007 c'était My Brightest Diamond, parce que c'était très très touchant. Et c'est toi, qui avait assuré la première partie!

The Rodeo: Oui, Shara (Shara Worden, la fille qui se cache derrière le pseudonyme) et ses musiciens étaient adorables!



The Courteeners, Paris, 24.01.08


Concert: The Courteeners

Lieu: La Maroquinerie, Paris
Date: 24.01.2008
Spectateurs: pas très plein, dommage!

Chronique à venir!

Setlist Courteeners, La Maroquinerie, Paris:

01: Aftershow
02: Kimberley
03: Kings Of The New
04: Slowdown
05: Please Don't
06: Bide Your Time
07: Fallowfield Hillbilly
08: No You Didn't
09: Not 19 Forever
10: Acrylic
11: If It Wasn't For Me
12: Cavorting
13: What Took You So Long


Photos de The Courteeners ici




Cat Power, Paris, 22.01.08


Concert: Cat Power
Lieu: Canal + ("Album de la semaine"), Paris
Date: 22.01.2008
Spectateurs: pas une seule place de libre

Setlist Cat Power, Canal +, Album de la Semaine, Paris:

01: New York, New York
02: Silver Stallion
03: Metal Heart
04: Don't Explain
05: Song To Bobby
06: Aretha, Sing One For Me
07: Lost Someone
08: Rumblin' (Wo) Man

09: She's Got You
10: Aretha, Sing One For Me
11: She's Got You






Dienstag, 22. Januar 2008

Cat Power, Paris, 21.01.08


Concert: Cat Power
Lieu: Le Bataclan, Paris
Date: 21.01.2008
Spectateurs: complet



"Ôtes tes doigts gantés de Chan, Karl!"

Cette phrase vénimeuse me tournait dans la tête lorsque j'écoutais, afin de me préparer au concert de ce soir, le nouveau CD Cat Power ("Jukebox"). En effet, je venais de lire que Karl Lagerfeld avait élu Chan Marschall, alias Cat Power comme étant sa nouvelle muse pour Chanel et même qu'elle avait joué en live pendant le dernier défilé Haute-Couture de la marque aux deux C entrelacés! Ne pouvait-il pas en rester à Kylie Minogue?! Pourquoi s'attaquer aux icônes indé?!..

Quelques heures plus tard, je me retrouvais dans un Bataclan complet depuis plusieurs semaines et qui pourtant ne paraissait étrangement pas plein, et fixait une scène qui commença à s'animer vers 21.15. Une intro de plus d'une minute et demi retentit dans la salle avant que Chan ne fasse entendre pour la première fois sa voix rauque "Bonsoir Paris!" et aussi "Merci Paris!" "J'adore, Paris!" On avait bien sûr déjà eu droit à de telles phrases lors du dernier concert de Cat Power fin 2006 au Grand Rex, où mademoiselle Marschall et son Memphis Rythm Band firent un triomphe riche en émotions et en larmes. Mais que vois-je alors, maintenant que je peux admirer l'artiste de plus près?! Elle porte les mêmes mitaines que Karl!... Bon d'accord, elles lui vont mieux, comme d'ailleurs tout ce qu'elle porte, le léger chemisier, le jeans skinny et surtout la queue de cheval! J'ai toujours eu un faible pour les filles avec une queue de cheval, dès l'école primaire... Optiquement donc déjà un grand succès, restait à savoir comment les nouveaux titres allaient me plaire!

L'ouverture avec "Don't Explain" (Billie Holiday - reprise) fut excellente. Rien que le jeu au piano de Gregg Foreman, l'un des membres du Dirty Delta Blue Band qui accompagne Cat Power lors de cette tournée, était merveilleux! Et en plus, quel look, avec une coiffure comme on n'en a plus vu depuis 1989! En plaisantant, Chan le présenta plus tard sous le nom Leonhard Cohen, politesse qu'il lui rendra en annonçant à un public stupéfait "Martin Luther King"!! Mais à part ça, il est un musicien d'exception, ce qui était d'autant plus important puisque, outre le piano, il jouait également à l'orgue et au tambourin.

Un petit peu plus tard, c'est avec "New York, New York" que l'on atteint déjà un premier grand moment de la soirée. Le classique de Sinatra est revisité d'une manière très blues et la chanteuse descend avec sa voix de quelques octaves pour donner encore plus de poids à son interprétation. Telle un chat sauvage elle bondissait, faisait le gros dos en fixant les fans du premier rang les yeux dans les yeux, arpentait la scène de droite à gauche, bougeant habilement sa mince silhouette le long des planches! Elle a une grâce et un charme particulier, on pourrait la prendre pour une parisienne, c'est peut-être pour cela que les français l'aiment tant!

Après un très bon "Ramblin' (Wo)man", que le public reconnut aussitôt, le rythme fut subitement accéléré avec une version de "Silver Stallion" beaucoup plus dynamique que sur l'album "Jukebox", ce qui lui faisait grand bien! L'un des membres du groupe -mais lequel, ça je ne sais plus, je n'avais d'yeux que pour elle!- l'accompagne vocalement dans un duo effréné! En plus c'était aujourd'hui son anniversaire!! Elle a 35 ans, ce qui paraît incroyable quand on voit son petit minois si frais et si juvénile! Et pourtant elle n'a pas toujours eu une hygiène de vie recommandable, surtout en ce qui concerne l'alcool. Mais bon cette époque semble révolue et maintenant on la voit siroter sur scène... du café!

En revanche le temps des reprises ne paraît pas encore achevé. Déjà en 1998 elle en avait sorti un premier album intitulé "The Covers Record", dont nous aurons après une vingtaine de 20 minutes un extrait, sous la forme de "Naked If I Want To" d'après Moby Grape. Avant cela, il a fallu régler des problèmes d'éclairage, Chan ne voulant pas de lumière blanche mais une bleue et un projecteur sur sa personne! Ses tentatives pour faire comprendre ses souhaits en français échouèrent, tant et si bien qu'un de ses musiciens finit par clarifier la situation d'un direct "Turn the fucking frontlights on"! Et la lumière fut!.. "Metal Heart", qui suivit, est une nouvelle version de sa propre chanson issue de l'album "Moon Pix" et était tout simplement belle à en pleurer! Lorsque les dernières notes s'évanouirent, une jeune spectatrice crut bon de lui rappeler encore une fois son anniversaire. Chan réagit d'une manière très cool, en disant simplement "I made it this far, I'm so happy, I'm o.k." , sûrement LA phrase de la soirée!

La présentation des musiciens a finalement lieu lors de "Could We", qui apparaît ce soir dans une version entièrement renouvelée, à tel point que je n'ai presque pas reconnu le morceau, sous cette forme bruyante et enlevée! Parlant de reconnaître, on cherchait désespérement sur scène les Robert de Niro, Leonhard Cohen et autre Richard Burton que Chan nous faisait miroiter. En revanche Erik Paparazzi, Judah Bauer et Gregg Foreman (plus un quatrième dont le nom m'échappe) étaient bien au rendez-vous! En tout cas, quels que soient leurs surnoms, ils étaient excellents et harmonisaient bien. Ils m'ont bien mieux plu que le Memphis Rhythm Band de la dernière fois, composé lui aussi certainement de très bons musiciens, mais qui avait le défaut d'être un peu saoulant. Logiquement, "Willie" sonnait différemment...

Et après cela, et bien, c'était fini, ou presque! Après assez exactement une heure Mademoiselle Marschall disparut de la scène pendant que ses acolytes continuaient à jouer et reprenaient même l'intro de "Where Is My Love", avant que l'héroine du jour, vêtue d'un tee-shirt blanc cette fois, ne revienne pour feuler les paroles de cette chanson dans le micro. Il s'en est fallu de peu que je ne me mette à pleurer!

Pour couronner le tout, nous eûmes droit à une interprétation entièrement nouvelle du classique d' Otis Redding "I've Been Loving You Too Long", qui fut suivi d'un tonnerre d'applaudissements! Cat Power fut traitée comme une princesse et, très émue jeta des fleurs blanches dans le public en guise de remerciements, ainsi que... la setlist! Un dernier salut militaire et le rideau tomba! Ce chat a vraiment un pouvoir extraordinaire à offrir, et tant d'amour...





Setlist Cat Power, Paris, Le Bataclan:

01: Don't Explain (Billie Holiday)
02: New York, New York (Frank Sinatra)
03: Ramblin' (Wo)man (Hank Williams)
04: Silver Stallion (The Highwaymen)
05: Lost Someone (James Brown)
06: Aretha, Sing One For Me (George Jackson)
07: Naked If I Want To (Moby Grape)
08: Metal Heart
09: She's Got You
10: Woman Left Lonely (Janis Joplin)
11: The Tracks Of My Tears
12: Could We
13: (I Can't Get No) Satisfaction (Rolling Stones)
14: Willie

15: Where Is My Love? (R)
16: I've Been Loving You Too Long (Otis Redding) (R)

Durée: environ 75 minutes


Photos de Cat Power (Chan Marshall) ici



Montag, 21. Januar 2008

Morrissey, Lille, Paris, 19.01.08


Concert: Morrisssey
Lieu: L'Aeronef, Lille
Date: 19.01.2008
Spectateurs: complet

Chronique à venir!

Setlist Morrissey Aeronef Lille:

01: How soon is now? (The Smiths)
02: First of the gang to die
03: I just want to see this boy happy
04: That's how people grow up
05: Stop me if you think you've heard this one before (The Smiths)
06: All you need is me
07: The National Front disco
08: Something is squeezing my skull (inédit)
09: Billy Budd
10: The loop
11: Death of a disco dancer (The Smiths)
12: Life's a pigsty
13: I'm throwing my arms around Paris
14: Why don't you find out for yourself?
15: Mama lay softly on the riverbed (inédit)
16: Sister I'm a poet
17: One day goodbye will be farewell
18: Stretch out and wait (The Smiths)
19: Irish blood, English heart

20: The last of the famous international playboys (R)

Photos de Morrissey du concert à Lille ici


Sonntag, 20. Januar 2008

Iron & Wine, Paris, 19.01.08



Concert: Iron & Wine
Lieu: Le Divan Du Monde, Paris
Date: 19.01.2008
Spectateurs: complet

"Ce sera super, juré!" - Eike, un collègue blogger avait eu avant moi l'occasion d'assister à un concert d'Iron & Wine et me mit dans l'ambiance pour le concert de ce soir! Sam Beam et sa troupe avaient en effet joué en Allemagne avant de traverser le Rhin et donné une représentation dans une église bavaroise, un concert certainement grandiose. Je ne doutais pas une seconde de la véracité de la prophétie de Eike, mais j'avoue que ça a encore largement dépassé mes attentes!

Mais ne nous emballons pas et reprenons tout dans l'ordre!

Cette soirée commença extraordinairement à l'heure, avec la talentueuse américaine Eleni Mandell, que j'avais découvert grâce à... Eike, bien sûr! Lorsque j'entrais à 20.15 dans la salle déjà pleine du Divan du Monde, cette jeune femme avait déjà débuté son spectacle depuis plusieurs minutes, un quart d'heure selon les informations recueillies. Dommage, mais heureusement ce n'était pas encore tout à fait terminé et je pus ainsi profité de ses jolies compositions qu'elle interpréta seule à la guitare, et dans un style moins jazz que les versions de son album, "Miracle Of Five", au demeurant très réussi. Ce que j'entendis se situait clairement dans le genre folk, et cela rend cette artiste d'autant plus intéressante! La jeune californienne (elle vit à L.A., la chanceuse!) ne me convainquit pas seulement par sa musique, mais aussi par son naturel charmant et ses bonnes connaissances linguistiques en français! Certains de mes amis prétendirent même qu'elle avait entre-temps déménagé vers la Ville-Lumière, assertion qui fut réfutée par la chanteuse personnellement, lorsque je lui posais la question après le concert! Elle n'était venue que pour quelques semaines en France et avait prévu de rentrer ensuite aux Etats-Unis. Comme cadeau d'adieu, pour ainsi dire, elle nous avait interprété auparavant un morceau tout neuf! Enfin, des adieux provisoires, puisque j'aurai l'occasion de la revoir à la fin du mois lorsqu'elle fera la première partie des français de Hey Hey My My à la Maroquinerie. Je m'en réjouis d'avance...

Eleni Mandell en vidéo:
- Girls
- Afternoon

Aussi ponctuel que sa collègue débuta Sam Beam. Il était pile 21 heures lorsque les premières notes de cet excellent set retentirent! C'était parti pour 90 merveilleuses minutes! Et il y en a encore pour se plaindre qu'aujourd'hui, on n'en a jamais pour son argent! Au début je ne pus distinguer à côté de lui qu'une mince chanteuse blonde, sa soeur Sarah Beam, qui s'est déjà fait remarquer pour ses prestations aux percussions et au violon, mais dès la chanson suivante, on vit arriver d'autres musiciens sur scène. Finalement l'équipe au complet se composait de sept membres (le chef Sam compris). Celui-ci attirait d'ailleurs immédiatement tous les regards sur lui avec ses cheveux longs et sa barbe broussailleuse, qui lui donnait un air à la fois excentrique mais aussi très doux. Je me posais alors la question, pourquoi les musiciens à barbe semblent souvent si doués, y aurait-il là un rapport, mais je perdis rapidement le fil de ces profondes réflexions pour me laisser envahir par la merveilleuse voix du chanteur! Je savais déjà, par son album, que l'homme disposait d'un organe vocal fondant, mais je ne m'attendais pas à ce que se soit encore mieux live! J'ai rarement entendu quelqu'un capable d'une interprétation aussi angélique sans paraître faire le moindre effort! Du début à la fin, ce fut un régal pour les oreilles! Et les musiciens qui l'accompagnaient à la contrebasse, au piano, à l'orgue mécanique, au xylophone... s'accordaient parfaitement pour notre plus grand plaisir! Il faut dire que Sam Beam a su s'entourer de personnes de talent, qui ont joué pour Calexico ou Lambchop, pour ne citer qu'eux! Rien ne paraissait forcé, chaque note était parfaitement exécutée, de telle manière que les différents instruments semblaient s'imbriquer les uns dans les autres le plus naturellement du monde. Le fait que le niveau du son au Divan du Monde soit limité à 92 décibels, ce qui est peu pour un concert, ne gênait en rien la prestation, car les arrangements de Sam Beam ne nécessitent aucune violence pour déployer leurs effets, et c'était peut-être même un avantage que de pouvoir apprécier à un moindre volume sonore toute la beauté des compositions, ainsi que la voix sublime mais trop rarement entendue de la blonde Sarah.

Parmi les merveilleux morceaux interprétés, le premier titre "Trapeze Swinger" fut particulièrement éblouissant, de même que "Lovesong Of The Buzzard", un peu plus tard, ou encore "Sodom, South Georgia". Ceci dit il est quasiment impossible de déterminer quels sont les meilleures chansons d'un concert dont la marque principale était de conserver un (très) haut niveau constant! Après 80mn, le groupe se sépara de ses fans avec des souires sincères et recueillit une salve d'applaudissements largement méritée! Il y eut donc deux rappels avant de se quitter définitivement, dont l'admirable "Resurrection Fern"! 90 minutes de spectacle brillantissime venait d'arriver à leur fin et les opinions de tous mes copains rejoignaient la mienne: c'était tout simplement fabuleux!! Eike avait eu raison...


Setlist Iron & Wine, Paris, Le Divan Du Monde:

01: Trapeze Swinger
02: Lovesong Of The Buzzard
03: On Your Wings
04: Peace Beneath The City
05: Innocent Bones
06: House By The Sea
07: The Devil Never Sleeps
08: White Tooth Man
09: Weary Memory
10: Upward Over The Mountains
11: Carousel
12: Cinder And Smoke
13: Boy With A Coin
14: Sodom South Georgia
15: Wolves
16: Flightless Bird, American Mouth

17: Resurrection Fern (R)
18: ?



Samstag, 19. Januar 2008

The Rodeo, Paris, 18.01.08



Concert: The Rodeo

Lieu: La Bellevilloise (la Halle aux Oliviers)

Date: 18.01.2008

Spectateurs: le café/restaurant était bien rempli


Même des vieux habitués des concerts comme moi peuvent encore dams une métropole comme Paris découvrir des choses nouvelles. C'est ainsi que je me retrouvais aujourd'hui non pas à ma chère Maroquinerie mais pour la première fois chez sa voisine, la salle de concert/café/restaurant de La Bellevilloise. J'avais suivi l'appel de The Rodeo, un projet de Dorothée, la chanteuse de Hopper, qui est de plus en plus indépendante et va bientôt sortir son premier EP rassemblant sept titres.

Depuis que j'ai appris à connaître et à aimer Dorothée et sa voix rauque -c'était à l'occasion d'une prestation de Hopper en temps que première partie de Two Gallants et Cold War Kids- je la suis pas à pas. Il n'est pas une des représentations de cette jeune femme brune dans un club parisien que je rate, en général à la Flèche d'Or, mais aujourd'hui donc à la Bellevilloise, à l'occasion de l'inauguration de leur nouveau café, la Halle aux Oliviers. Ce local a quelque chose d'un jardin d'hiver en style marocain et propose des plats qui avaient l'air délicieux que l'on peut déguster aux tables de bois , assis sur de très jolies chaises en fer forgé. Matière dont sont faites également les lampes nord-africaines qui rayonnent un peu partie dans la salle. Certaines chaises sont garnies de coussins confortables, mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, les arbres disséminés dans la pièce ne sont pas des oliviers, mais des orangers!

Qu'importe la botanique, j'étais surtout venu pour le programme musical. Vers 21 heures, Dorothée attrapa sa guitare et débuta son concert. Bien sûr, il s'agit là d'une prestation que je commence à connaître, finalement c'est quand même mon quatrième concert de The Rodeo! Heureusement, la représentation de ce soir dura plus longtemps que d'habitude (au bout du compte elle joua environ 50 mn). Le titre "I'm Rude", qui fut joué vers le début du set, est déjà quasiment un classique et également une description de la propre personnalité de l'artiste, puisque sur son site MySpace on peut y lire, en guise d'introduction, "Baby, I'm rude..., aren't you"! Mais derrière cette coquille un peu rugueuse se cache une artiste sensible qui sait aussi séduire par sa tendresse, comme le prouve magnifiquement la chanson "Your Love Is Huge"! On y entend le simple et touchant témoignage "Your love is huge, I can share it with you, if you want", mais derrière cette ballade apparemment un peu naive se cachent aussi des assertions plus profondes et pleines de mélancolie et de chaleur.

Dorothée n'est pas non plus toujours toute seule sur scène. Selon les besoins, elle est soutenue par plusieurs acolytes masculins du groupe the John Waynes, aujourd'hui toutefois seul un musicien, François, vint lui prêter main-forte. Il apparut vers le milieu du concert et apporta sa contribution en exécutant avec beaucoup de finesse les parties au violon ou à l'ukulélé. Les deux s'harmonisaient à merveille, mais il est évident que le premier rôle était tenu par la jeune demoiselle. Qui profita de la soirée pour annoncer fièrement la sortie de son premier EP, qui se composera de sept titres et devrait bientôt être disponible. "People Know", qui donne tant envie de saisir son voisin par le bras et de se balancer en rythme avec lui, ne manquera certainement pas d'y figurer, de même que mon petit favori perso, "Winterlands". Ce morceau à la fois si triste et si beau est tellement réussi qu'il a immédiatement atterri dans le sampler "Les Filles Sont Folk" ! Il s'y retrouve en bonne compagnie avec des artistes comme Alela Diane et Stephanie Dosen, pour ne citer qu'elles. Un autre grand moment était "High Resolution World", qui figura comme rappel. Le public, au choix en train de dîner, boire, applaudir, voire les trois à la fois, apprécia tant le spectacle que Dorothée dut rajouter deux bonus pour satisfaire la foule! La jeune chanteuse était très émue et annonça à ma grande joie qu'elle jouera le 9 mars au Nouveau Casino la première partie de l'excellente Nina Nastasia. La date est déjà marquée en rouge sur mon agenda!!

Après le concert, Dorothée a eu la gentillesse de m'accorder une interview, qui sera publiée dans ces pages d'ici à quelques jours! Alors à bientôt, et en tout cas, au plus tard au 9 mars!!

A voir absolument, la video de I'm Rude" !



Dienstag, 15. Januar 2008

BABYSHAMBLES, PARIS, 14.01.08



Concert: Babyshambles
Lieu: Olympia, Paris
Date: 14.01.2008
Spectateurs: complet? En tout cas très plein!



Viendra-t-il ou pas ? C’est toujours l’éternelle question, lorsque des personnes comme Pete Doherty sont attendues sur scène, immédiatement suivie par l’interrogation: s’il vient, en quel état ? Inutile de prolonger le suspens plus longtemps, il était bien là, et qui plus est en bonne forme et ponctuel! Décidément le climat parisien semble lui réussir, puisque je ne crois pas qu’il n’est jamais annulé de concert dans la capitale française, quitte , comme au Bataclan au printemps 2006, à commencer à presque minuit, pour un concert certes chaotique mais néanmoins inoubliable ! Et déjà en novembre 2006, il était apparu à l’heure sur scène, et avait même ramené Kate Moss avec lui !

Le concert de ce soir commença vers 21h 15, après que le jeune groupe parisien des Second Sex avaient eu l’honneur d’inaugurer la soirée, et ne s’étaient ma foi, pas trop mal débrouillés. Il leur fallait bien prouver qu’ils n’avaient pas été choisi par hasard. Il y a en ce moment pléthore de « babyrockers » lancés sur les traces des Libertines qui auraient pu prétendre au même traitement ! En tout cas les quatre membres de Second Sex appréciaient visiblement de se sentir comme de vrais « stars », les attitudes rock ne manquaient pas, jeans skinny et petit blouson de cuir ajusté inclus ! Dans la salle un nombre respectable de jeunes fans hurlantes ne devaient pas non plus leur donner l’impression d’être venus pour rien ! Seraient-elle prêtes à leur lécher les bottes, comme le demande leur plus grand tube « Lick My Boots » ? Qui sait ? En revanche, le rédacteur en chef de Rock & Folk semble le prendre assez littéralement, il n’y a guère un numéro de ce magazine sans que les jeunes groupes de garage rock parisien, quel que soient leurs noms, ne soient portés aux nues. On peut parfois un peu exagérer… Ce soir, les Second Sex ont bien rempli leur mission. Dans un set ramassé et dynamique de 9 titres ils ont copieusement chauffé la salle. Leur meilleur morceau ? Clairement ledit « Lick My Boots », mais « Love’s Gone Bad » n’était pas mal non plus.

Setlist Second Sex, Paris Olympia:

01: Le Monde Est Silencieux
02: Love's Gone Bad
03: Baby Doo
04: Dis Moi Qui Je Suis
05: I'm Ready
06: J'ai couché Avec le Diable
07: Mon autre coté
08: Fille Facile
09: Lick My Boots

Venait ensuite la pause et la crainte qu’elle ne s’éternise quelque peu… Qui ne se concrétisa pas, les lumières s’éteignirent et on entendit les cris hystériques des fans retentirent dans la salle tandis que les retardataires couraient pour ne pas en rater une seconde ! Doherty entra sur scène d’un bon pied, énergique et parut avoir reperdu sa petite brioche de l’an passé et son visage semblait frais et non pas légèrement bouffi comme on avait déjà pu le voir auparavant. Tout paraissait donc parfait, des milliers de voix hurlaient « It's not easy, it was not eas-ehey » lorsque subitement Pete s’interrompit. Il marmonna quelque chose qui ressemblait à « je ne comprend rien, le son ne va pas », le groupe se concerta, les techniciens cavalaient de gauche à droite, et finalement on reprit. Mais pas là où on en était resté, à la place ce fut « Delivery » qui fit vibrer le respectable édifice ! Une nouvelle vague d’enthousiasme saisit la foule, rien d’étonnant, cette chanson aurait aussi bien pu s’appeler « Direct Hit » ( n’est-ce-pas Art Brut ?!) tant elle est prenante. Et soudain, nouvelle interruption !!! On prend les mêmes et on recommence, re-conciliabule, léger désarroi dans le public, que va-t-il se passer maintenant ? Décidément le son ne plait pas à un Doherty ce soir très perfectionniste, car dans la salle, personne n’entend quoi que ce soit de gênant. Un caprice de star, une mise en scène pour exciter le public ou un vrai problème dont nous n’avons rien remarqué ? Qui sait, mais on se rapproche lentement de l’esprit punk ! Jusqu’ou ira le chaos ce soir ?!... Quelques minutes plus tard Delivery reprend et cette fois… ça tient! On a eu toutefois un avant-goût de ce qui va devenir récurrent pendant tout le concert, des temps morts, non plus pendant les morceaux, mais entre les morceaux, sans cesse des petites discussions (probablement encore le son) qui viendront casser l’ambiance créée par un titre et tout sera à chaque fois à recommencer. Sur « Baddies Boogie » le public s’éclate, mais le soufflé retombe un peu avec « Unstookie Titled » qui lui fait suite, et pourtant ce morceau subtilement mélancolique est certainement l’un des plus émouvants de l’album. Le jeu du guitariste Mick Whitnall y est particulièrement délicat. Son chapeau vissé sur la tête, il reste stoique pendant tout le concert, très cool, même quand on lui noue une cravate d’un magnifique motif léopard qui avait été lancée du public ! De temps en temps il se laisse aller à tirer la langue vers les spectateurs, c’est comme ça ! C’est à ce genre de petits détails que l’on voit que Babyshambles n’est plus un assemblage de musiciens autour de Pete Doherty, mais est devenu un vrai groupe. Le bassiste irlandais Drew McConell n’est pas non plus qu’un instrument et fait également sa part. Le batteur Adam Ficek est évidemment plus en retrait, mais c’est un peu normal ! A la cravate déjà évoqué se joignirent bientôt d’autres accessoires, dont un soutien-gorge qui vint garnir le micro du chanteur !

Mais revenons à la musique. Killamangiro, le single issu du premier album fit un véritable tabac ! « Why would you pay to see me in cage? » peut-on entendre là, mais non, on préfère payer pour le voir sur scène ! C’est sans aucun doute l’un des plus grands moments du concert, sur lequel le groupe enchaîne une version très énergique de «There She Goes». « Back To The Dead » rencontre également un franc succès, mais c’est un peu plus tard que le groupe lance le turbo : coup sur coup ils enchaînent « What Katie Did », le tube des Libertines qui ne manque à aucun concert des Babyshambles, et sur lequel Pete va casser son micro (volontairement ou par accident), immédiatement suivi de « Pipedown » qui provoque une nouvelle hystérie collective ! La musique n’a pas encore cessé que déjà Pete a renfilé son manteau et son chapeau signe immanquable que l’on s’approche de la fin. Et sans transition c’est le bouquet final avec un « fuck Forever » magistral et… sans suite !! Il n’y aura pas de rappel, dommage j’en aurais bien repris une louche !
Je suis sorti de ce concert quelque peu décousu avec des sentiments mitigés et l’impression de ne pas avoir pu voir le talent de ce groupe se déployer entièrement. Il a manqué une petite étincelle pour rendre cette soirée réellement inoubliable !


Setlist, Babyshambles, Olympia

01: Carry On Up The Morning (interrompu pour problèmes de son)
02: Delivery (également interrompu, puis repris)
03: Beg, Steal Or Borrow
04: Pretty Sue
05: Baddies Boogie
06: Unstookie Titled
07: Side Of The Road
08: Unbilo Titled
09: Boy David
10: Babyshambles Instrumental
11: Killamangiro
12: There She Goes
13: You Talk
14: Albion
15: Back To The Dead
16: I Wish
17: What Katie Did
18: Pipedown
19: Fuck Forever

Durée du concert: 82 minutes

Des photos superbes de ce concert avec les Babyshambles se trouvent chez Rod Le -hiboo.com