Concert: Cat Power
Lieu: Le Bataclan, Paris
Date: 21.01.2008
Spectateurs: complet
"Ôtes tes doigts gantés de Chan, Karl!"
Cette phrase vénimeuse me tournait dans la tête lorsque j'écoutais, afin de me préparer au concert de ce soir, le nouveau CD Cat Power ("Jukebox"). En effet, je venais de lire que Karl Lagerfeld avait élu Chan Marschall, alias Cat Power comme étant sa nouvelle muse pour Chanel et même qu'elle avait joué en live pendant le dernier défilé Haute-Couture de la marque aux deux C entrelacés! Ne pouvait-il pas en rester à Kylie Minogue?! Pourquoi s'attaquer aux icônes indé?!..
Quelques heures plus tard, je me retrouvais dans un Bataclan complet depuis plusieurs semaines et qui pourtant ne paraissait étrangement pas plein, et fixait une scène qui commença à s'animer vers 21.15. Une intro de plus d'une minute et demi retentit dans la salle avant que Chan ne fasse entendre pour la première fois sa voix rauque "Bonsoir Paris!" et aussi "Merci Paris!" "J'adore, Paris!" On avait bien sûr déjà eu droit à de telles phrases lors du dernier concert de Cat Power fin 2006 au Grand Rex, où mademoiselle Marschall et son Memphis Rythm Band firent un triomphe riche en émotions et en larmes. Mais que vois-je alors, maintenant que je peux admirer l'artiste de plus près?! Elle porte les mêmes mitaines que Karl!... Bon d'accord, elles lui vont mieux, comme d'ailleurs tout ce qu'elle porte, le léger chemisier, le jeans skinny et surtout la queue de cheval! J'ai toujours eu un faible pour les filles avec une queue de cheval, dès l'école primaire... Optiquement donc déjà un grand succès, restait à savoir comment les nouveaux titres allaient me plaire!
L'ouverture avec "Don't Explain" (Billie Holiday - reprise) fut excellente. Rien que le jeu au piano de Gregg Foreman, l'un des membres du Dirty Delta Blue Band qui accompagne Cat Power lors de cette tournée, était merveilleux! Et en plus, quel look, avec une coiffure comme on n'en a plus vu depuis 1989! En plaisantant, Chan le présenta plus tard sous le nom Leonhard Cohen, politesse qu'il lui rendra en annonçant à un public stupéfait "Martin Luther King"!! Mais à part ça, il est un musicien d'exception, ce qui était d'autant plus important puisque, outre le piano, il jouait également à l'orgue et au tambourin.
Un petit peu plus tard, c'est avec "New York, New York" que l'on atteint déjà un premier grand moment de la soirée. Le classique de Sinatra est revisité d'une manière très blues et la chanteuse descend avec sa voix de quelques octaves pour donner encore plus de poids à son interprétation. Telle un chat sauvage elle bondissait, faisait le gros dos en fixant les fans du premier rang les yeux dans les yeux, arpentait la scène de droite à gauche, bougeant habilement sa mince silhouette le long des planches! Elle a une grâce et un charme particulier, on pourrait la prendre pour une parisienne, c'est peut-être pour cela que les français l'aiment tant!
Après un très bon "Ramblin' (Wo)man", que le public reconnut aussitôt, le rythme fut subitement accéléré avec une version de "Silver Stallion" beaucoup plus dynamique que sur l'album "Jukebox", ce qui lui faisait grand bien! L'un des membres du groupe -mais lequel, ça je ne sais plus, je n'avais d'yeux que pour elle!- l'accompagne vocalement dans un duo effréné! En plus c'était aujourd'hui son anniversaire!! Elle a 35 ans, ce qui paraît incroyable quand on voit son petit minois si frais et si juvénile! Et pourtant elle n'a pas toujours eu une hygiène de vie recommandable, surtout en ce qui concerne l'alcool. Mais bon cette époque semble révolue et maintenant on la voit siroter sur scène... du café!
En revanche le temps des reprises ne paraît pas encore achevé. Déjà en 1998 elle en avait sorti un premier album intitulé "The Covers Record", dont nous aurons après une vingtaine de 20 minutes un extrait, sous la forme de "Naked If I Want To" d'après Moby Grape. Avant cela, il a fallu régler des problèmes d'éclairage, Chan ne voulant pas de lumière blanche mais une bleue et un projecteur sur sa personne! Ses tentatives pour faire comprendre ses souhaits en français échouèrent, tant et si bien qu'un de ses musiciens finit par clarifier la situation d'un direct "Turn the fucking frontlights on"! Et la lumière fut!.. "Metal Heart", qui suivit, est une nouvelle version de sa propre chanson issue de l'album "Moon Pix" et était tout simplement belle à en pleurer! Lorsque les dernières notes s'évanouirent, une jeune spectatrice crut bon de lui rappeler encore une fois son anniversaire. Chan réagit d'une manière très cool, en disant simplement "I made it this far, I'm so happy, I'm o.k." , sûrement LA phrase de la soirée!
La présentation des musiciens a finalement lieu lors de "Could We", qui apparaît ce soir dans une version entièrement renouvelée, à tel point que je n'ai presque pas reconnu le morceau, sous cette forme bruyante et enlevée! Parlant de reconnaître, on cherchait désespérement sur scène les Robert de Niro, Leonhard Cohen et autre Richard Burton que Chan nous faisait miroiter. En revanche Erik Paparazzi, Judah Bauer et Gregg Foreman (plus un quatrième dont le nom m'échappe) étaient bien au rendez-vous! En tout cas, quels que soient leurs surnoms, ils étaient excellents et harmonisaient bien. Ils m'ont bien mieux plu que le Memphis Rhythm Band de la dernière fois, composé lui aussi certainement de très bons musiciens, mais qui avait le défaut d'être un peu saoulant. Logiquement, "Willie" sonnait différemment...
Et après cela, et bien, c'était fini, ou presque! Après assez exactement une heure Mademoiselle Marschall disparut de la scène pendant que ses acolytes continuaient à jouer et reprenaient même l'intro de "Where Is My Love", avant que l'héroine du jour, vêtue d'un tee-shirt blanc cette fois, ne revienne pour feuler les paroles de cette chanson dans le micro. Il s'en est fallu de peu que je ne me mette à pleurer!
Pour couronner le tout, nous eûmes droit à une interprétation entièrement nouvelle du classique d' Otis Redding "I've Been Loving You Too Long", qui fut suivi d'un tonnerre d'applaudissements! Cat Power fut traitée comme une princesse et, très émue jeta des fleurs blanches dans le public en guise de remerciements, ainsi que... la setlist! Un dernier salut militaire et le rideau tomba! Ce chat a vraiment un pouvoir extraordinaire à offrir, et tant d'amour...
Setlist Cat Power, Paris, Le Bataclan:
01: Don't Explain (Billie Holiday)
02: New York, New York (Frank Sinatra)
03: Ramblin' (Wo)man (Hank Williams)
04: Silver Stallion (The Highwaymen)
05: Lost Someone (James Brown)
06: Aretha, Sing One For Me (George Jackson)
07: Naked If I Want To (Moby Grape)
08: Metal Heart
09: She's Got You
10: Woman Left Lonely (Janis Joplin)
11: The Tracks Of My Tears
12: Could We
13: (I Can't Get No) Satisfaction (Rolling Stones)
14: Willie
15: Where Is My Love? (R)
16: I've Been Loving You Too Long (Otis Redding) (R)
Durée: environ 75 minutes
Photos de Cat Power (Chan Marshall) ici
Lieu: Le Bataclan, Paris
Date: 21.01.2008
Spectateurs: complet
"Ôtes tes doigts gantés de Chan, Karl!"
Cette phrase vénimeuse me tournait dans la tête lorsque j'écoutais, afin de me préparer au concert de ce soir, le nouveau CD Cat Power ("Jukebox"). En effet, je venais de lire que Karl Lagerfeld avait élu Chan Marschall, alias Cat Power comme étant sa nouvelle muse pour Chanel et même qu'elle avait joué en live pendant le dernier défilé Haute-Couture de la marque aux deux C entrelacés! Ne pouvait-il pas en rester à Kylie Minogue?! Pourquoi s'attaquer aux icônes indé?!..
Quelques heures plus tard, je me retrouvais dans un Bataclan complet depuis plusieurs semaines et qui pourtant ne paraissait étrangement pas plein, et fixait une scène qui commença à s'animer vers 21.15. Une intro de plus d'une minute et demi retentit dans la salle avant que Chan ne fasse entendre pour la première fois sa voix rauque "Bonsoir Paris!" et aussi "Merci Paris!" "J'adore, Paris!" On avait bien sûr déjà eu droit à de telles phrases lors du dernier concert de Cat Power fin 2006 au Grand Rex, où mademoiselle Marschall et son Memphis Rythm Band firent un triomphe riche en émotions et en larmes. Mais que vois-je alors, maintenant que je peux admirer l'artiste de plus près?! Elle porte les mêmes mitaines que Karl!... Bon d'accord, elles lui vont mieux, comme d'ailleurs tout ce qu'elle porte, le léger chemisier, le jeans skinny et surtout la queue de cheval! J'ai toujours eu un faible pour les filles avec une queue de cheval, dès l'école primaire... Optiquement donc déjà un grand succès, restait à savoir comment les nouveaux titres allaient me plaire!
L'ouverture avec "Don't Explain" (Billie Holiday - reprise) fut excellente. Rien que le jeu au piano de Gregg Foreman, l'un des membres du Dirty Delta Blue Band qui accompagne Cat Power lors de cette tournée, était merveilleux! Et en plus, quel look, avec une coiffure comme on n'en a plus vu depuis 1989! En plaisantant, Chan le présenta plus tard sous le nom Leonhard Cohen, politesse qu'il lui rendra en annonçant à un public stupéfait "Martin Luther King"!! Mais à part ça, il est un musicien d'exception, ce qui était d'autant plus important puisque, outre le piano, il jouait également à l'orgue et au tambourin.
Un petit peu plus tard, c'est avec "New York, New York" que l'on atteint déjà un premier grand moment de la soirée. Le classique de Sinatra est revisité d'une manière très blues et la chanteuse descend avec sa voix de quelques octaves pour donner encore plus de poids à son interprétation. Telle un chat sauvage elle bondissait, faisait le gros dos en fixant les fans du premier rang les yeux dans les yeux, arpentait la scène de droite à gauche, bougeant habilement sa mince silhouette le long des planches! Elle a une grâce et un charme particulier, on pourrait la prendre pour une parisienne, c'est peut-être pour cela que les français l'aiment tant!
Après un très bon "Ramblin' (Wo)man", que le public reconnut aussitôt, le rythme fut subitement accéléré avec une version de "Silver Stallion" beaucoup plus dynamique que sur l'album "Jukebox", ce qui lui faisait grand bien! L'un des membres du groupe -mais lequel, ça je ne sais plus, je n'avais d'yeux que pour elle!- l'accompagne vocalement dans un duo effréné! En plus c'était aujourd'hui son anniversaire!! Elle a 35 ans, ce qui paraît incroyable quand on voit son petit minois si frais et si juvénile! Et pourtant elle n'a pas toujours eu une hygiène de vie recommandable, surtout en ce qui concerne l'alcool. Mais bon cette époque semble révolue et maintenant on la voit siroter sur scène... du café!
En revanche le temps des reprises ne paraît pas encore achevé. Déjà en 1998 elle en avait sorti un premier album intitulé "The Covers Record", dont nous aurons après une vingtaine de 20 minutes un extrait, sous la forme de "Naked If I Want To" d'après Moby Grape. Avant cela, il a fallu régler des problèmes d'éclairage, Chan ne voulant pas de lumière blanche mais une bleue et un projecteur sur sa personne! Ses tentatives pour faire comprendre ses souhaits en français échouèrent, tant et si bien qu'un de ses musiciens finit par clarifier la situation d'un direct "Turn the fucking frontlights on"! Et la lumière fut!.. "Metal Heart", qui suivit, est une nouvelle version de sa propre chanson issue de l'album "Moon Pix" et était tout simplement belle à en pleurer! Lorsque les dernières notes s'évanouirent, une jeune spectatrice crut bon de lui rappeler encore une fois son anniversaire. Chan réagit d'une manière très cool, en disant simplement "I made it this far, I'm so happy, I'm o.k." , sûrement LA phrase de la soirée!
La présentation des musiciens a finalement lieu lors de "Could We", qui apparaît ce soir dans une version entièrement renouvelée, à tel point que je n'ai presque pas reconnu le morceau, sous cette forme bruyante et enlevée! Parlant de reconnaître, on cherchait désespérement sur scène les Robert de Niro, Leonhard Cohen et autre Richard Burton que Chan nous faisait miroiter. En revanche Erik Paparazzi, Judah Bauer et Gregg Foreman (plus un quatrième dont le nom m'échappe) étaient bien au rendez-vous! En tout cas, quels que soient leurs surnoms, ils étaient excellents et harmonisaient bien. Ils m'ont bien mieux plu que le Memphis Rhythm Band de la dernière fois, composé lui aussi certainement de très bons musiciens, mais qui avait le défaut d'être un peu saoulant. Logiquement, "Willie" sonnait différemment...
Et après cela, et bien, c'était fini, ou presque! Après assez exactement une heure Mademoiselle Marschall disparut de la scène pendant que ses acolytes continuaient à jouer et reprenaient même l'intro de "Where Is My Love", avant que l'héroine du jour, vêtue d'un tee-shirt blanc cette fois, ne revienne pour feuler les paroles de cette chanson dans le micro. Il s'en est fallu de peu que je ne me mette à pleurer!
Pour couronner le tout, nous eûmes droit à une interprétation entièrement nouvelle du classique d' Otis Redding "I've Been Loving You Too Long", qui fut suivi d'un tonnerre d'applaudissements! Cat Power fut traitée comme une princesse et, très émue jeta des fleurs blanches dans le public en guise de remerciements, ainsi que... la setlist! Un dernier salut militaire et le rideau tomba! Ce chat a vraiment un pouvoir extraordinaire à offrir, et tant d'amour...
Setlist Cat Power, Paris, Le Bataclan:
01: Don't Explain (Billie Holiday)
02: New York, New York (Frank Sinatra)
03: Ramblin' (Wo)man (Hank Williams)
04: Silver Stallion (The Highwaymen)
05: Lost Someone (James Brown)
06: Aretha, Sing One For Me (George Jackson)
07: Naked If I Want To (Moby Grape)
08: Metal Heart
09: She's Got You
10: Woman Left Lonely (Janis Joplin)
11: The Tracks Of My Tears
12: Could We
13: (I Can't Get No) Satisfaction (Rolling Stones)
14: Willie
15: Where Is My Love? (R)
16: I've Been Loving You Too Long (Otis Redding) (R)
Durée: environ 75 minutes
Photos de Cat Power (Chan Marshall) ici
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