Freitag, 14. Dezember 2007

Thurston Moore, 11.12.07


Concert: Thurston Moore
Lieu: Le Trabendo, Paris
Date: 11.12.2007
Spectateurs: pas complet



Comment se faire aimer du public français quand on est un artiste américain? C'est en fait assez simple. Pour atteindre la note maximum (10/10) il suffit de se comporter selon la liste suivante:

1. Dire haut et fort que les Etats-Unis craignent, que le président est un idiot et d'ailleurs que la population y est inculte et bête. (2 points)

2. Affirmer que la France est la vraie patrie de la paix et de la liberté. (2 points)

3. Complimenter la cuisine française et les belles femmes. (2 points)

4. Qualifier Paris de plus belle ville du monde. (2 points)

5. Parler en français, voire même directement chanter une chanson française, de préférence un classique de Piaf, Brel ou Gainsbourg. (2 points)

- En ce qui concerne la première proposition, beaucoup d'artistes américains ont pu ainsi ces dernières années marquer des points. On citera notamment Bright Eyes, Wayne Coyne des Flaming Lips, The Stars, M. Ward et surtout Michael Stipe de R.E.M., qui n'hésita pas à présenter toutes ses excuses pour le gouvernement américain!

- De M. Ward la phrase : "viva la france, the real land of freedom". 2 points en plus dans son escarcelle!

- Les Shins sont les derniers à avoir manisfesté leur enthousiasme pour la gastronomie française. Ils récoltent donc 2 points.

- Gwen Stefani s'exprima sans ambiguité sur la ville où elle jouait: " I fucking love Paris" et Morrissey se laissa même aller à affirmer: "I'd like to live here, but I can't afford it." 2 points pour chacun.

- Beaucoup d'artistes se sont déjà essayés à la langue de Molière. Johnny "Razorlight" Borrell intégra carrément dans une de ses chansons le classique "Je suis venu te dire" (S.Gainsbourg) et Régine "Arcade Fire" Chassagne fit une reprise du tube de France Gall "Poupée de cire, poupée de son"(écrit par Gainsbourg). Beirut mit le paquet et fit une version du "Moribond" de Jaques Brel (un Belge d'ailleurs).

Avec un minimum d'efforts on peut donc facilement faire monter sa cote de popularité dans l'hexagone!

La question qui nous interesse ici est de savoir quelle a été le résultat de Thurston Moore ce soir. A-t-il suivi à la lettre les régles d'or du léchage de bottes du public parisien? En fait, il n'a pas dit grand-chose, et le peu de mots qu'il prononça était en anglais. Il n'a pas non plus chanté de chanson francaise, mais il a pu marquer des points avec ce qu'il a dit entre deux de ses morceaux "Heather was born and raised in Texas, the largest state of the union...of the most fucked-up country in the world." Un vrai coup de maître, Thurston! Le tout emballé avec une grande subtilité, puisqu'il se moque d'abord (entre les lignes) du Texas, état dont est , c'est bien connu, originaire, le président et ensuite faire monter la sauce et se ficher de tout le pays, chapeau! Heather Lee Murray était au passage la première partie de Thurston Moore et en fut expréssement remercié pendant le concert. Il y avait également une autre charmante dame à admirer, la violoniste Samara Lubelski, qui fait le pendant avec la guitare de Moore. A signaler aussi le batteur Steve Shelley, qui accompagna déjà cette année les Sonic Youth au Furia Sound Festival et deux autres musiciens, respectivement un guitariste et un bassiste à la longue chevelure.

Cette nouvelle excursion dans le monde des artistes solo (pour ainsi dire!) semblait plaire au membre de Sonic Youth. Déjà en 1995 il avait présenté une oeuvre typiquement noisy "Psychic Hearts" mais il a surpris récemment à la fois ces fans et les critiques en faisant paraître "Trees Outside The Academy" , un album beaucoup plus doux. C'est presque devenu un disque de songwriter, et il n'a recours que très rarement à la massue noisy! En live évidemment, tout cela sonnait quand même fort et brut!Encore heureux, les fans voulaient pouvoir agiter une ou deux fois la tête pendant le concert! Ce phénomène s'observe à chaque prestation noisy ou post-punk: dès que les guitares se mettent à rugir et à s'accélérer, on voit d'innombrables spectateurs secouer leurs tête de l'avant vers l'arrière, (plus rarement de gauche à droite), tels des métronomes devenus fous! Les plus expérimentés accomplissent ce travail les yeux fermés. Il est à noter que pour une éxécution correcte du mouvement, le torse et les pieds doivent rester absolument stable!

Ainsi pouvait-on contempler ce soir encore des vagues de hochements de tête au rythme des guitares!

Des réactions particulièrement virulentes se firent jour lors du fameux "Wonderful Witches", mais aussi sur "Trees Outside The Academy". On oublia pas non plus les ballades, telle "Fri/End" qui, avec ses guitares mélodieuses de début et le superbe jeu de Samara Lubelski, enchanta les foules. En fait, Thurston avait pris le parti de coller les morceaux les plus softs, issus du dernier album, dans le premier tiers du concert, pour ensuite faire dominer les titres plus noisy et punk de son premier disque, tels "Queen Bee And Her Pals" et "Patti Smith Math Scratch". Il en résultait un mélange équilibré d'ancien et de nouveaux morceaux, que les fans ravis surent apprécier. La prestation ne fut d'ailleurs pas très longue, aprés une petite heure, les artistes quittèrent la scène, avant de revenir pour le rappel. Thurston Moore fit, malgré des applaudissements carabinés, des adieux assez peu spectaculaires. Il ne lui était pas nécessaire de lécher les bottes du public, dont les sympathies lui étaient de toute façon acquises, et ce, sans devoir reprendre un quelquonque classique de la chanson française!!


Setlist Thurston Moore, Paris, Le Trabendo:

01: Frozen Guitar
02: The Shape Is In A Trance
03: Silver-Blue
04: Off Work
05: Fri/End
06: Wonderful Witches
07: Never Light
08: Honest James
09: Trees Outside The Academy

10: Queen Bee And Her Pals
11: Feathers
12: Staring Statues
13: Patti Smith Math Scratch
14: Psychic Hearts


Samstag, 8. Dezember 2007

The Coral, Paris, 06.12.07

Concert: The Coral
Lieu: Elysée Montmartre, Paris
Date: 06.12.2007
Spectateurs: pas complèt

Chronique à venir!

Setlist The Coral, Paris, Elysée Montmartre:

01: Who's Gonna Find Me
02: Remember Me
03: Jacqueline
04: Fire Flies
05: He Sings The Mourning
06: Pass It On
07: Don't Think You're The First
08: Dreaming Of You
09: Far From The Crowd
10: In The Morning
11: Bill McCai
12: Arabian Sands
13: Put The Sun Back
14: In The Rain
15: Rebecca You
16: Music At Night

17: Goodbye
18: Simon Diamond
19: She's Got A Reason


Mittwoch, 5. Dezember 2007

Hushpuppies, Paris, 04.12.07

Concert: Hushpuppies
Lieu: La Cigale, Paris
Date: 04.12.2007
Spectateurs: plein, mais pas complet


"Ce n'était qu'un échauffement, à la Cigale ce sera mieux, beaucoup mieux!" m'affirmait l'autre soir Franck Pompidor, le batteur des Hushpuppies, également propriétaire d'un très bien fourni magasin de disques , en parlant de leur concert à la Flèche d'or, qui m'avait déjà bien plu. C'est donc confiant que je pénétrais, au son de l'intro, dans la salle théâtrale de la Cigale ce soir.

Mais qu'est-ce que je lis? Ce n'est pas complet!? Alors que les babyrockers de BB Brunes vont donné dans quelques jours au même endroit un concert à guichets fermés? Comment se fait-il que les largement plus expérimentés et chevronnés Hushpuppies ne fassent pas le plein? Mais pas complet, cela veut-il dire vide? Que non, heureusement, à peine arrivé, je pus me rendre compte que si ce n'est pas complet, ç'a en est quand même très proche et qu'il y aura suffisamment de monde pour faire de l'ambiance! Et de l'ambiance il y en a eu, dès le premier morceau"Lost Organ" une nouveauté issue de leur dernier album "Silence Is Golden", qui explosa comme une bombe! La Cigale se mit à trembler, un phénomène courant là-bas, dû au parquet très flottant qui recouvre le sol de la fosse de cet éminent lieu de divertissement! Ce qui a l'avantage de forcément faire bouger les premiers rangs, qu'ils le veuillent ou non! Ceci dit, personne ne semblait ce soir avoir besoin d'aide extérieure pour cela , l'énergie dégagée par le groupe faisait merveille. Très motivés ils mirent une pression maximale à peine entrés sur scène et jouèrent comme si leur vie en dépendait! Bien décidés à ne rien lâcher, ils n'hésitèrent pas à lancer en deuxième position leur jusqu'à lors plus grand tube "You Gonna Say Yeah" ! La tactique était claire: prendre le public d'assaut sans perdre une seule minute! Les réactions des spectateurs ne se firent pas attendre, après quelques minutes les premiers crowdsurfer escaladaient la scène pour se jeter dans les bras de leur congénères! Parmi eux, on notait la présence du chef de label et musicien Benjamin Diamond (Diamondtraxx), qui y alla lui aussi de son saut! L'animateur de télévision Pierre Mathieu participait aussi à cette activité certes courageuse, mais pas dénuée de danger, comme peuvent en témoigner tous ceux qui ont été (littéralement) laisser tomber... Il ne manquait d#ailleurs ce soir pas de têtes connues puisqu'à côté de moi dansait JB Devay des Nelson, les jeunes musiciennes de Koko von Napoo n'étaient pas loin non plus, ainsi que Louise, la trés élancée bassiste des Plastiscines. Tout ce petit monde se laissait entrainer par la fougue des catalans, qui n'oubliaient pas de prendre des nouvelles de leur public. "Ca va les Parisiens?" demanda plusieurs fois le très élégant chanteur Olivier à un public qui allait effectivement plutôt bien! La plupart connaissait - au vu de la vitesse de réaction appréciait- déjà les chansons du dernier album, sorti il y a à peine quelques semaines. Les anciens morceaux, peut-être la force de l'habitude étaient accueillis avec un poil plus d'enthousiasme, mais vraiment pas plus. C'était surtout le cas sur "Bassautobahn" und "Single", la chanson "faite pour danser" (dixit Olivier). Et on a dansé, et le parquet se remit à vibrer!...

Il fut alors temps de ralentir un tout petit peu le rythme, histoire de respirer un coup. Olivier demanda alors si quelqu'un était déjà allé en Autriche, subtile façon d'introduire le morceau suivant,
"A Trip To Vienna". "Lunatic's Song" qui lui succéda est aussi un enouveauté, avant de revenir avec "Marthelot" et "Sorry So" en terrain connu. Mais il n'est pas toujours nécessaire de connaître depuis longtemps pour aimer, c'est ce que nous prouva magistralement "Bad Taste And Gold On The Doors"., qui remporta spontanément les suffrages d'un public qui hurlait "I want my Kate Moss, I want my Kate Moss" à pleins poumons!! Ce sera un deuxième "You Gonna Say Yeah", c'est une certitude! Quant à "Hot Shot", qui termina le set, c'est un autre candidat sérieux pour un single! Tous les musiciens, c'est à dire le très cool bassiste Guillaume Le Guen, (originaire de Bordeaux), Wilfried, le frère d' Olivier Jourdan au keyboard, le guitariste Cyrille Sudraud (qui effectua aussi une partition de cloche de vache très réussie!) et le batteur Franck, se donnèrent à fond sur ce final et n'hésitèrent pas à mouiller leurs chemises (blanches, portées avec de petites cravates noires fines très chics)! Ils avaient réussi leur pari, faire bouillir la Cigale! Et pour ne rien laisser au hasard, ils ne reculèrent pas devant le sacrifice ultime: se jeter eux.mêmes dans la foule!! Olivier, peut-être un habitué de la plongée sous-marine se lança carrément de dos et fit un aller-retour vers le fond de la salle! En chantant, bien sîr, sinon ça ne compte pas !... Cyrille aussi profita du bain de foule, avant de quitter la scène. C'est ainsi que le traditionnel "Oh! Quel dommage c'est fini! ", qui a toujours tendance à se faire entendre aux derniers accords du dernier morceau, était cette fois bien sincère. Mais nous n'allions pas partir sans un petit dessert, et c'est sous les applaudissements du public qu'ils revinrent pour "Huspuppies", un morceau ancien que l'on trouve sur "The Garden EP", mais qui fait à chaque fois son effet, et finalement "Packt Up Like Sardines In A Crustin Box", qui conclut définitivement un concert rafraîchissant et enthousiasmant!



Setlist Hushpuppies, La Cigale, Paris

00: Intro
01: Lost Organ
02: You Gonna Say Yeah!
03: Fiction In The Facts
04: Moloko Sound Club
05: 1975
06: Love Bandit
07: Broken Matador
08: Bassautobahn
09: Single
10: Down Down Down
11: A Trip To Vienna
12: Lunatic's Song
13: Marthelot 'n' Clevencine
14: Sorry So
15: Bad Taste And Gold On The Doors (I Want My Kate Moss)
16: Pale Blue Eyes
17: Hot Shot

18: Hushpuppies (Z)
19: Packt Up Like Sardines In A Crushtin Box (Z)



The Yolks, Paris, 02.12.07

Concert: The Yolks
Lieu: Chez moi à Paris (Oliver Peel Session # 1)
Date: 02.12.2007
Spectateurs: 20 + mon chat



Monconcertmonblog est fier de présenter la toute première Oliver Peel Session avec un jeune groupe parisien plein d'avenir: The Yolks!

"Rappelle-moi s'il te plait, c'est urgent!". Malgré l'heure tardive (plus de minuit le samedi soir ), il apparaissait évident qu'il me fallait répondre au message que mon ami Philippe m'avait laissé en début de soirée. Et en effet, cela ne pouvait guère attendre, puisqu'il ne s'agissait pas moins de sa fête
d'anniversaire prévue le lendemain, qui, par manque de place, devrait finalement avoir lieu... chez nous! En sus d'une vingtaine d'invités il fallait offrir la place nécessaire pour nous présenter l'immense talent des jeunes musiciens de The Yolks. Tout cela avait été organisé par Philippe lui-même, qui se chargea d' introduire "le meilleur groupe français actuel, et si vous ne le saviez pas encore vous n'allez pas tarder à vous en rendre compte!". Il était de plus au courant de détails inédits (on est insider ou on ne l'est pas!) comme le fait qu'ils vont probablement enregistrer leur premier album en angleterre avec Jim Abbiss, qui a déjà collaboré avec Arctic Monkeys et dernièrement Jack Penate! "C'est pourquoi nous ferons ensuite passer un chapeau pour les aider à aller à Londres!".

Pour cela il fallait bien sûr que les Yolks nous fassent une démonstration de leur talent. Après avoir consciencieusement mis en place un keyboard et deux guitares, ils se retirèrent dans les coulisses (le couloir donc) pour une véritable entrée en salon (pardon, scène) au son de leur première chanson. Immédiatement, le charme qu'il se dégage de ce groupe se fit sentir. Le keyboarder Alex, qui arbore une fine moustache, avait emprunté à Cécile un chapeau (belge) qui le faisait ressembler à un personnage descendu d'un tableau primitif flamand, ses deux collègues (le chanteur Arno et le guitariste Franz) arrivèrent têtes nues, bien qu'il y eut suffisamment de choix à disposition! Le public était réparti dans la salle, c'est à dire derrière le canapé, sur le dossier duquel sommeillait the king of the place, le chat d'Artagnan. Seul le son du tambourin et des maracas lui fit brièvement dresser les oreilles. Les conditions étaient donc optimales pour un concert incroyablement intime, qui fut capturé sur pellicule par la star des films de concerts indés, Stéphane! Depuis six ans il écume avec sa caméra les salles de concerts de France et de Navarre, mais je suis sûr que même pour lui, cette soirée fut inoubliable!

Les trois Yolks présents (il manquait le batteur et le bassiste, qui eurent droit en guise de lot de consolation à un morceau spécialement dédicacé à leur intention!) étaient vraiment supers, et même dans ces conditions
quelque peu particulières, leur musique et leur chant, inspirée des Beatles et des Beach Boys, ne manquait pas de faire de l'effet. Au contraire même, l'ambiance feutrée leur allait comme un gant et ils nous faisaient oublier la grisaille d'un dimanche désespérément pluvieux. Ecoutez donc le morceau "Hey Little Fish" (qui ut spécialement dédicacé à d'Artagnan) que l'on peut découvrir sur leur site MySpace . N'est-ce pas merveilleux? Et les autres titres ("Night Walk", "Why", "I Don't Care") ne me dites pas que ce n'est rien, ça?!

Bien sûr, nous avons été particulièrement gâtés ce jour-là, puisque nous eûmes la joie d'écouter d'autres perles comme le morceau d'ouverture
"Lazy On Sunday" (parfaitement adéquat au demeurant), "Cab Driver" ainsi qu'une chanson née de la plainte d'un voisin s'étant plaint du bruit! Heureusement, nous n'eûmes pas à subir ce genre d'inconvénients (encore que cela ait aussi de bons côtés, comme nous venions de l'écouter!) et après environ 40 mn nos jeunes amis, qui apprécient aussi Belle & Sebastian, Kings Of Convenience et Herman Düne s'approchaient de la fin de leur performance. Toutefois, le public, certes restreint mais averti, ne l'entendait pas de cette oreille et réclama, comme il se doit, un rappel! Le groupe se plia de bonne volonté aux exigences de ses fans et c'est ainsi que se termina ce grand moment! Que de morceaux enchanteurs qui ont tout pour faire fureur en 2008 nous avons eu l'occasion de découvrir!! Philippe, dans son discours de remerciement expliqua, pour ceux qui n'auraient pas compris, la marche à suivre: "D'abord c'est la Flèche d'or, ensuite l'Olympia et enfin le Zénith!" Et c'est tout le mal qu'on leur souhaite!!


Setlist The Yolks ici



Woven Hand, Paris, 29.11.07



Concert: Woven Hand (& The Good Life)
Lieu: Le Divan Du Monde, Paris

Date: 29.11.2007

Spectateurs: très plein, même en-haut



Jamais de la vie je n'aurais cru qu'il revienne ici!! David Eugene Edwards, ex-16 Horsepower et aujourd'hui frontmann de Woven Hand avait été tellement énervé par les conditions qui régnaient lors de son concert en juin de cette année au merveilleux Divan Du Monde (19.1.2008: Iron & Wine!), qu'il me semblait totalement invraissemblable qu'il accepte de remettre un pied dans cet endroit! Son micro pendouillait à l'époque de son support, le son était trop bas, en clair rien (du moins au début) ne voulait marcher!

Il ne parait pas rancunier et choisit pour son nouveau spectacle de nouveau la salle située au pied de Montmartre. Il faut dire que c'est vraiment intime ici, tout est superbement designé, sans être trop léché. La scène et également le reste du club est de bon goût, le bar librement accessible et le service très sympa! Si on veut, on peut également gravir les escaliers et s'installer confortablement sur les chaises bistro ou profiter debout del a vue sur la scène. Beaucoup de gens avaient choisi ce soir cette possibilité et les étages étaient bien remplis!

Il faut dire que le programme le méritait bien, puisqu'en première partie on retrouvait les excellents The Good Life signés dans le fameux label Saddle Creek Label (Bright Eyes, Two Gallants). J'avais déjà eu l'occasion de voir le chanteur et maître d'oeuvre de cette formation Tim Kasher en 2006 avec un autre groupe, à Salzburg lors du Frequency-Festival il joua dans le cadre du projet plus rock de Cursive. Mais c'est en 2004 que j'avais pour la première ois fait connaissance avec sa superbe voix, au moyen de "Album Of The Year". Il me plut tant que j'achetais immédiatement l'album précédent Black Out. Et jusqu'à aujourd'hui je garde une préférence pour le EP "Lovers Need Lawyers" avec le single éponyme. Le groupe, qui compte aussi Stefanie Drootin, la bassiste à l'air timide et deux messieurs respectivement à la guitare et à la batterie, a bien évidemment joué ce titre ce soir, en troisième position il me semble. Cela représentait pour moi sans aucun doute l'apogée de leur prestation, par l'éxécution parfaite et profondément mélodique de leur fölk-rock indé. Sur d'autres morceaux en revanche ils paraissent s'effilocher quelque peu, malgré les élans de passion récurrents de Kasher. Son organe vocal est très marquant et d'autant plus facilement reconnaissable, ce qui laisse présager un brillant avenir pour cet artiste, à l'instar de son collègue Bright Eyes. Peut-être même très bientôt avec le tout nouvel album "Help Wanted Nights"? Si l'on en croit l'autocollant garnissant le film plastique du CD, il s'agit là de leur meilleur album. "The Fourth and finest LP", peut-on y lire. Une prestation en temps que première partie n'est pas suffisant pour juger, d'autant plus que la musique indé n'est pas en général structurée de telle manière qu'elle plaise automatiquement du premier coup. Il faudra donc voir comment cet album va se developper à l'écoute. Du moins cette brève apparition aura-t-elle eu l'avantage de me remettre ce groupe en mémoire.

Pour meubler pendant l'installation du matériel de Woven Hand on pouvait voir de extraits de concerts live de groupes intéressants tels que Moriarty, Final Fantasy, Taxi Taxi! ou encore Efterklang! Un écran de cinéma faut déployé devant la scène ppour la diffusion. Il faut savoir que le Divan Du Monde s'est aussi spécialisé dans la représentation visuelle de la musique et organise des festivals qui tournent autour de la thématique film, vidéo et musique de film.

Tout ceci est bel et bon mais lentement le temps se fit long! David Eugene Edwards se faisait attendre. Pendant le set de The Good Life, on pouvait d'ailleurs le voir faire les cent pas dans les toilettes (mixtes, une mauvaise habitude typiquement française!). Un fan se soulageant a-t-il alors osé l'aborder, une jeune fan délurée aurait-elle tentée de jeter un oeil sur ces attributs masculins?!... On ne le saura jamais...

Il y avait déjà son nouveau look à admirer! Il portait aujourd'hui un bandeau sur le front, une moustache presque rousse et des favoris. On aurait pu le prendre pour un trappeur canadien, partant sur son traîneau de chien à la chasse au lapin des neiges! Que dire en plus de sa gestuelle?! Tel un ours de mer il gonflait parfois ses joues, il se cachait fréquemment le visage de sa main et lorsque le mot "eye" survenait dans l'une de ses chansons il s'écarquillait l'oeil avec son pouce et son index, comme s'il voulait remettre sa lentille de contact! eine Textzeile mit dem Wörtchen "eye" vorkam, riss er mit Daumen und Zeigefinger sein Auge auf, als suche er seine Kontaktlinse. Avec ses pieds il balançait sans cesse une petite chaise placée devant lui et son regard était - comme sa musique- angoissant. Il n'y a pas à dire, si on le croisait un soir dans une rue sombre, on s'empresserait de changer de trottoir! Et c'est malgré cela certainement l'une des personnes les plus sympas de la scène musicale. Après le concert il serra en rient la main de bien des fans, pourtant pendant le spectacle, on ne l'a pas vu sourire une seule fois. Ça ne s'accordait pas très bien avec sa musique à la fois géniale et effrayante!

Le concert débuta avec deux morceaux de l'ancien album "Blush Music" , "Snake Bite" et "My Russia". David Eugene joua de la guitare sur chaque morceau, parfois aussi de la mandoline ou d'un vieux piano à bretelles. Ses trois collègues l'accompagnaient à la basse, la guitare et la batterie. Si War Woven Hand n'était au départ qu'un projet solo avec des musiciens interchangeables, il en est sorti maintenant un groupe soudé, au centre duquel on retrouve bien sûr son initiateur. Son jeu à l'accordéon et les grimaces qu'il faisait alors étaient particulièrement impressionnants à regarder! Cet homme là vit véritablement sa musique et sembla durant tout le spectacle être entièrement coupé du monde extérieur! Pour les fans de la première heure une pièce de choix fut bien sûr l'interprétation de "Harms Away", un morceau issu du répertoire de 16-Horsepower! Mon petit favori ce soir fut cependant "Whistling Girl", un titre très mystique,que l'homme du Colorado accompagna de sa jolie mandoline. Et le merveilleux refrain "It falls to us from his holy hill"!!... A se pâmer! "White Bird", une chanson également issue de "Blush Music" fut aussi un grand moment. C'est un morceau presque tribal, qui dégage un fort pouvoir d'attraction auquel il semble encore coller la sable du désert tant il est sec! Quel dommage donc qu'après une heure et "Your Russia" l'artiste se retira de la scène! Heureusement, un rappel allait suivre, et pas un des plus négligeables! C'est avec trois titres issus de "Mosaic" (particulièrement bon: "Winter Shaker") ainsi que que le classique "American Wheeze" de 16- Horsepowerque le trappeur et son impressionnant piano à bretelles allait prendre définitivement congé de nous!

David Eugene Edwards est actuellement l'un des musiciens les plus intéressants qui soit et quiquonque n'a pas encore fait sa découvert doit ratrtraper cette lacune au plus vite! Exactement comme ce jeune spectateur qui disait à ses potes "je ne connais Woven Hand que depuis un mois, mais depuis je n'écoute plus que ça!"...

Setlist Woven Hand, Paris, Divan Du Monde:

01: Snake Bite
02: My Russia
03: Tin Finger
04: Harms Way (16 Horsepower)
05: Aeolian Harp
06: The Speaking Hands
07: Whistling Girl
08: White Bird
09: Slota Prow
10: Your Russia

11: Winter Shaker
12: American Wheeze (16 Horsepower)
13: Deerskin Doll
14: Dirty Blue

Remarque: les vidéos valent le coup surtout Whistling Girl!

Encore deux vidéos d'assez bonne qualité du concert au Divan Du Monde en juin:

- Video 1
- Video 2

Les superbes photo sont de Robert Gil, visitez son site photosconcerts.com!

- D'autres bonnes photos de Woven Hand ici (Photo Rod/ Le-hibOO.com)!


Two Gallants, Paris, 27.11.07

Concert: Two Gallants
Lieu: La Maroquinerie, Paris
Date: 27.11.2007
Spectateurs: plein



"Travaille bien à l'école pour avoir un bon boulot plus tard!" Qui n'a pas déjà entendu cette phrase de la part de (grands-) parents (trop) bien intentionnés?

Adam Stephens et Tyson Vogel des den Two Gallants paraissent avoir eu plus de chance. Leur parents assistaient ce soir au concert à la
Maroquinerie et ce n'est pas la première fois! "Merci à nos parents qui sont venus au cinquième concert à la suite et qui nous soutiennent beaucoup dans tout ce que nous faisons!". "Toutefois ils vont devoir après rentrer à San Francisco". Le chanteur, guitariste et joueur d'harmonica Adam était plutôt ému en prononçant ces paroles vers le milieu du concert. Ce doit être satisfaisant de sentir que des parents ne sont pas seulement fier de leur enfant lorsque celui-ci est devenu médecin ou avocat, et viennent admirer leur progénitture dans l'exercice de leur passion!

Mais comment pourrait-on douter que ces deux zigotos-là ont fait le bon choix en se destinant à la musique, quand on voit avec quelle intensité il la vivent!
Peu de groupes y mettent autant de coeur et d'engagement que ce diabolique duo californien. Lorsque Adam crie et coasse dans son micro, tant et si bien que l'on se demande si ses veines ne vont pas exploser, personne ne peut rester de marbre! Tyson n'en fait pas moins non plus; je ne connais pas beaucoup de batteur qui se donne autant dans leur jeu! Avec sa longue chevelure, il pratique littéralement du Headbanging. Et tout son corps bouge avec lui quand il frappe, martèle ou caresse son instrument! Rien que cela vaut le détour, mais il y a encore plus à voir et surtout à écouter: les morceaux souvent bruts, comme non dégrossis, joués avec une immense ferveur par les Two Gallants, qui les interprètent comme si leur vie en dépendait! Parfois mélancholique, parfois plus hard et plus punk, avec toujours pourtant des textes magnifiquement cyniques et désillusionnés. "I killed my wife today, dropped her body in the frisco bay, i had no chance it was the only way" ("Steady Rollin"), " I put you in my collection of regrets" ("Las Cruces Jail"), ou encore "who is gonna save me from myself?" ("Crow Jane"), qui peut faire mieux dans le registre doux-amer? Et qui est plus travailleur que le duo américain? Il y a à peine quelques mois paraissait le merveilleux EP "The Scenery Of Farewell", joué tout en mineur, que sort déjà un nouveau Longplayer, tout simplement nommé comme le groupe! C'est de là qu'étaient issues deux chansons jouées très tôt dans le concert "Despite What You've Been Told" et "Reflections Of The Marionette", mais... rien d'autre! Etonnant mais sans doute ne voulaient-ils pas simplement débiter toutes les nouveautés en stock, mais proposer un panorama de leur oeuvre, avec aussi bien des morceaux de leur premier album "The Throes", que du suivant "What The Toll Tells", du EP précité que du tout nouvel opus. Deux de mes favoris furent interprétés l'un à la suite de l'autre, le superbe "Seems Like Home To Me", où même le plus endurci des cow-boys sentira monter une petite larme et le non moins beau "Steady Rollin", qui en plus du texte rapporté plus haut, contient l'amusant "i'm waltzing with the holy ghost". Surprenat toutefois qu'avec tout le matériau dont ils disposent ils firnt en plus une reprise du groupe californien Happy Campers, reprise certes réussie, mais j'aurais préféré entendre "Threnody" par exemple, "The Hand That Held Me Down" ou encore "The Prodigal Son". Toutes autant qu'elles sont de vraies perles qui manquaient ce soir à l'appel. Du moins ne fûmes-nous pas privés du classique folk-punk "Las Cruces Jail" et ainsi dansèrent et chantèrent côte à côte français, américains et quelques allemands (comme par hasard non loin de moi!) sur la chanson la plus connue du groupe. Ce devait dans un premier temps être également la dernière, mais vraiment provisoirement, car contrairement à une annonce faite par le chanteur vers la 50ème minute ("we have almost finished yet"), le concert continuera avec la même énergieet dépassera les 100 minutes! Avant la séparation ultime, nous eûmes droit à "Waves Of Grain" en guise de premier rappel, titre qui, de manière typique pour le groupe s'étirera sur plus de 10 minutes, vant que les deux artistes ne re-quittent la scène pour re-revenir avec un morceau que je ne connaissais pas encore, "Damnatio Memoriae". Sans nul doute un bon titre, mais j'aurais préféré "Linger On"... Bien qu'ayant, par mes hurlements réclamé cette chanson, mon souhait ne fut pas exaucé, et c'est avec " Crow Jane", issu du premier album("The Throes") que l'on se quitta. Adam était probablement aphone et Tyson ne devait plus sentir ses bras. Heureusement que leurs parents les encouragent!...



Setlist Two Gallants, La Maroquinerie, Paris:

01: Two Days Short Tomorrow
02: Despite What You've Been Told
03: Reflections Of The Marionette
04: Instrumental
05: Liza Jane (Face B)
06: Long Summer Day
07: Seems Like Home To Me
08: Steady Rollin'
09: Drive My Car
10: Happy Campers Cover
11: Intro instrumental
12: Las Cruces Jail

13: Waves Of Grain (R)

2ème Rappel:

14: Intro
15: Damnatio Memoriae (Daytrotter Session 2006) (R)
16: Crow Jane (R)


Photos avec l'aimable autorisation de Robert Gil, qui a sur son site photosconcerts plus de 2000 (!) concerts. Merci Robert!

Mittwoch, 28. November 2007

Beirut, Paris, 27.11.07

Concert: Beirut
Lieu: Studios de Canal + chez Paris ("Album de la semaine")
Date: 27.11.2007
Spectateurs: complet
Ou était Oliver Peel?: chez lui, à la maison!

Il y a des gens qui ont tout simplement plus d'énergie que moi. Marguerite, p.ex. Elle travaille toute la journée, mais elle est de tous les bons concerts parisiens. Bravo! Elle sait que j'adore Beirut et que j'aime aussi de collectionner des Setlists donc elle m'a chopé la liste. Merci beaucoup, Marguerite!

Setlist Beirut, Canal +, Album de la semaine:

01: Nantes
02: Scenic World
03: A Sunday Smile
04: Mt. Wroclai
05: Forks And Knives (La Fête)
06: In The Mausoleum
07: The Penalty

08: Postcards From Italy (sur demande de Marguerite)

Trois titres ont éte joués deux fois!

Setlist Beirut, Black Session, France Inter, Paris (merci à Stéphane!)

01: Nantes
02: Brandenburg
03: A Sunday Smile
04: Scenic World
05: Mount Wroclai
06: In The Mausoleum
07: Forks and Knives (La fête)
08: Elephant Gun
09: The Penalty
10: After The Curtain
11: Le Moribond (Brel Cover)
12: Postcards From Italy
13: Cherbourg
14: The Gulag Orkestar

15: Siki Siki Baba
16: Halleluyah




Freitag, 23. November 2007

Avis à la Population

Comme il y avait le festival Des Inrocks récemment, très riche en concert, donc en chroniques, suivi d'une grêve des transports urbains qui rend la vie plus difficile, nous avons pris du retard. Nous en sommes désolés, mais pas d'inquiétude, petit à petit, nous allons rattraper tout ça!!

Donnerstag, 22. November 2007

Interpol, Paris, 21.11.07

Concert: Interpol (+ Blonde Redhead)
Lieu: Le Zénith, Paris
Date: 21.11.2007
Spectateurs: complet

Il en fallait de la patience, ce soir pour aller au Zénith! La grêve battait son plein et le parc de la Villette est si loin... Au bout du monde, ou peu s'en faut! C'est donc quasiment au milieu de l'après-midi que je me mettais en route. Serré comme une sardine dans une boîte, au milieu d'autres malheureux suants et transpirants, je supportais stoiquement ce trop plein de chaleur humaine, en comprenant meiux le sens de l'expression "être soudé à quelqu'un".

En arrivant , je trouvais le Zénith à peine moins plein, beaucoup ayant décidé de venir envers et contre tout et s'y étant visiblement pris aussi tôt que moi.

La lumière s'éteignit et une musique, comme déformée par un ordinateur envahit la salle. Ce sample était issu du morceau "Heroine", et la jolie Kazu
Makino sussurrait "Tell me why, tell me why" dans son micro. La chanteuse japonaise aux longues jambes trônait derrière son clavier et s'attaquait aux touches avec une belle énergie, pendant que les frères Amedeo et Simone Pace se consacrait à la guitare pour l'un et la batterie pour l'autre. A la troisième chanson "Misery Is A Butterfly" la filiforme chanteuse se leva pour la première fois et dansa d'une manière à la fois lascive et élégante, ce qui n'est pas une mince affaire! Lors de "The Dress" on avait l'impression d'entendre des battements de coeur venus des enceintes, avant que ne retentissent les gémissements de la belle Kazu! Cela faisait penser à Jane Birkin dans le duo avec Gainsbourg "Je t'aime, moi non plus". Pas forcémet étonnant quand on sait que le trio établi à New-York a souvent manifesté son admiration pour le musicien français! Après "Melody" ils ne jouèrent plus que des morceaux issus de leur album actuel 23. Parmi ceux-là, j'avoue un faible pour "Spring And By Summer Fall", qui est en grande partie interprété par Amedeo, tandis que sa collègue féminine, armée d'une guitare les encourage à tout donner!

Setlist Blonde Redhead , Paris, Le Zénith:

01: Heroine
02: SW
03: Misery Is A Butterfly
04: The Dress
05: Melody
06: Spring And Summer By Fall
07: Dr. Strangeluv
08: 23

Aprés que le trio new-yorkais avait quitté la scène sous les applaudissements du public, il fallut prendre son mal en patience avant qu'Interpol ne se décide à monter sur les planches abandonnées. Il étaient plus de 21 heures 30, ce qui est tard pour le Zénith, lorsque les cris des jeunes filles debout à côté de moi me déchirèrent presque les tympans, signalant la reprise des hostilités!
Une longue et très atmosphérique intro ne laissait pas directement présager du morceau qui ouvrirait le concert. Ce n'est que lorsque quelques notes familières s'y mêlèrent que l'on sut que ce serait "Pioneer To The Falls". La voix de Paul Banks est parfaitement claire et me donne la chair de poule lorsqu'il répète "straight into my heart". Une autre ligne de texte, "here comes the flood", est visuellement soulignée par une vidéo, dans laquelle une gigantesque vague déferle sur l'écran. Après ce début tout en retenue, le rythme est revu à la hausse avec "Obstacle 1", qui fait danser les volontaires! Si tout devant, où je me trouve, le public se déchaîne, cela ne semble pas être le cas sur les gradins, à tel point que je me demande si ces gens assis sur leurs sièges voient le même concert que moi! Tant pis pour eux, moi ça va, merci! Juste devant mon nez, je vois Daniel Kessler s'escrimer sur sa guitare, élégant comme à son habitude et toujours en mouvement. Il a la double particularité d'être celui qui s'agite le plus dans le groupe et de bouger comme un danseur. S'il jouait au tennis, on dirait qu'il a un excellent jeu de jambes! De son bel instrument parait couler du miel, tant ses riffs sont mélodieux! Quelques problèmes de sons sont rapidement résolus et "C'mere" résonne bientôt plus clair que jamais dans l'immense salle parisienne. La foule danse, le concert prend sa vitesse de croisière. Sur "Pace Is The Trick" le bassiste Carlos "D" Dengler s'est allumé une clope, la première d'une longue série. Il ne semble avoir aucun probléme à fumer sans jamais y mettre les mains occupées à jouer! Son exemple fait école et bientôt le chanteur Paul Banks et le batteur Sam Fogarino ne resistent pas à l'appel de la nicotine! Celui-ci fume tranquiement sous son chapeau! Seuls le keyboarder supplémentaire et le guitariste, qui estime peut-être avoir besoin de son souffle pour ses sauts et autres pas de deux, restent sourd à la tentation. Sur le très post-punk "Say Hello To The Angels" il bondit plusieurs fois sur l'estrade de la batterie et engage avec lui un véritable duel musical! Il prend même vers la fin contact avec le public, en se postant sur l'une des enceintes basses posées le long de la scène, d'où il continue à jouer! Ces collègues sont , comme à leur habitude cools et statiques, mais c'est leur style. Au lieu de faire le clown, banks préfère faire jouer la force de sa voix, dont la précision et l'extraordinaire faculté à supplanter les autres instruments est toujours fascinante! A tel point que je me demande parfaois si Interpol ne sont pas trop bons, trop parfaits. mais peut-on sérieusement en faire un reproche? Sur "The Lighthouse" ils ralentissent pour la première fois significativement le rythme. Cette ballade me plait énormément et en live, elle ne manque pas non plus de faire son effet! Un beau jeu de lumières vient souligner l'élément dramatique du morceau. Mais Interpol est aussi un groupe qui sait faire danser la foule, comme le prouve parfaitement "Evil", qui est accueilli avec enthousiasme par le public! L'atmosphère a atteint son apogée et ne retrouvera qu'avec peut-être "Not Even Jail", le dernier morceau et l'un de mes préférés, de tels sommets. Issu de leur précédent et brillantissime album "Antics", il est interessant de constater qu'il n'a jamais fait l'objet d'un single...

Il y a évidemment un rappel, composé de trois titres en tout. L'assez lent "Untiteld" issu de leur premier album "Turn On The Bright Light" n'aurait pas forcément fait parti de ma selection, j'aurais plutôt pris le puissant "Leif Erikson", qui ne vint pas. Seule petite déception d'un concert sinon en tous points excellent...

Setlist Interpol, Paris, Le Zénith (les chiffres entre paranthèses indiquent le numéro de l'album dont est issu le titre):

01: Pioneer To The Fall (3ème Album)
02: Obstacle 1 (1.)
03: C'mere (2.)
04: Narc (2.)
05: Pace Is The Trick (3.)
06: Hands Away (1.)
07: Say Hello To The Angels (1.)
08: Mammoth (3.)
09: No I In Threesome (3.)
10: Slow Hands (2.)
11: Rest My Chemistry (3.)
12: The Lighthouse (3.)
13: Evil (2.)
14: The Heinrich Maneuver (3.)
15: Not Even Jail (2.)

16: Untitled (1.)
17: Stella Was A Diver And She Was Always Down (1.)
18: PDA (1.)

A noter: la setlist est différente du concert de Cologne, ce que je trouve super!

Mon appareil photo est en réparation, je n'ai donc pas pu en prendre, mais j'en avais faite d'assez réussies au festival d'Highfield.

Sinon allez voir les toujours superbes photos de Robert Gil, qui était aussi là!





Samstag, 17. November 2007

PJ Harvey , Paris, 16.11.07


Concert: PJ Harvey
Lieu: Le Grand Rex, Paris
Date: 16.11.2007
Spectateurs: complet

A quoi ressemble un fan de P J Harvey ?

En regardant autour de moi, le supporter masculin porte volontiers une barbe, des lunettes et ne semble pas accorder une grande attention à la mode. Son pendant féminin partage son goût pour les lunettes, arbore une coiffure passepartout et des vêtements plutôt banals. Devant moi, l'une d'elles lit "Libé", dans lequel on tire sûrement à boulets rouges sur le méchant gouvernement qui accule les pauvres travailleurs à la grêve, grêve qui commencent sérieusement, comme des millions de franciliens à me taper sur le système! J'ai encore dû attendre 40 minutes dans le froid un taxi, craquer 16 euros et finalement, pour ne pas faire exploser les coûts, marcher plus d'une heure à pied pour rentrer chez moi après le concert! Déjà que le ticket n'était pas donné, 52 euros quand même pour les places les moins chères tout en haut de la salle de spectacle. Ceux qui se tenaient en bas avaient carrément payé 78 euros...

Mais bon, cessons là ces recriminations de vieux radoteur, finalement Madonna (sans même parler de Barbara Streisand et ses tickets à 500 euros) exige bien plus sans pour autant fournir la qualité de Polly Jean. Les bobos n'avaient donc pas tort de se précipiter au spectacle de Mademoiselle Harvey. Sans être importuner par une première partie, le "one-woman-show" commenca ponctuellement à 21 heures.

PJ Harvey apparut sous les applaudissements frénétiques de ses disciples, très élégante dans une robe paraissant tout droit sortie d'un musée sur la belle époque, ou plutôt "late victorian" comme diraient ses compatriotes. Cette tenue certes magnifique se révéla plus tard quelque peu handicapante, ce qui l'amusa elle-même: "Autrefois les gens étaient beaucoup plus élégamment habillés, mais ce n'est pas du tout pratique pour s'asseoir" reconnut-elle en tentant de se mettre au piano. Sa coiffure aussi, une composition très élaborée, lui causa quelques soucis, et elle dut même faire appel à des mains serviables pour rétablir la situation. Son anglais est merveilleux, elle a une prononciation très claire, presque aristocratique, un pur bonheur! Elle faisait de toute façon très lady-like, mais quand elle attache sa guitare électrique, elle se transforme subitement en une punk qui peut parfaitement se montrer bruyante et vulgaire! Vérification par l'exemple sur les deux premiers titres "To Bring You My Love" et "Send His Love To Me", où les amplis paraissaient avoir été poussés au maximum. Le théâtre et son décor pseudo antique vrombissait incroyablement, avant que ne retentissent de douces notes de piano! Quelle capacité de métamorphose chez cette surprenante artiste! Polly Jean entame les morceaux issus de son dernier album, "White Chalk", lequel se passe de guitares! C'est très inhabituel pour P.J. Harvey, qui découvre de nouveaux espaces musicaux, ce qui ne peut qu'enrichir le set, qui devient plus complexe et varié. Il faut bien aussi compenser l'absence de groupe! La jeune anglaise est venue seule et plaisante même sur le drumcomputer et le clavier qu'elle a apporté: "I brought my own disco, it's much cheaper!"...

Lors de l'annonce de la chanson "Nina In Extasy", elle devient loquace et explique "Intéressant, ce morceau n'était au départ qu'une face B, mais maintenant je l'aime beaucoup et je le joue avec un grand plaisir". Elle fit d'ailleurs un commentaire similaire á propos du titre "Shame". Et oui, une chanson doit parfois prendre le temps de s'épanouir, il est amusant de constater que les artistes font la même expériences que les auditeurs. D'autres morceaux plaisent immédiatement, ce fut avce moi le cas de "Snake", un titre incroyablement punk: la chanteuse criaille, gémit, soupire, que ca en est une vraie joie! Et le plus tendre "Big Exit" semble de toute manière plaire à tout le monde dans la salle, il est accueilli avec grand enthousiasme. Après que les dernières notes de "Down By The Water" ont résonné, l'artiste quitte une première fois la scène. Elle a alors joué une bonne heure, un peu court à mon goût, les Smashing Pumpkins ont joué (au même endroit) il y a quelques mois 3 (!) heures pour fêter leur réunion!! Heureusement le spectacle ne tarde pas à reprendre, finalement il manquait un tas de titres du nouvel album! Ils arrivent maintenant l'un après l'autre, l'un plus merveilleux que l'autre! "Grow, Grow, Grow" est déjà enchanteur, mais "The Mountain" prend encore plus au tripes. Quand elle évoque en chantant le vol d'un aigle, je me sens revenir en 2005 et je revois devant mes yeux l'imposant rapace qui planait au dessus du Bryce Canon! Splendide! Après sept rappels, la musicienne prend congé de ses fans avec de chaleureux "Merci beaucoup" et ajoute "it was a pleasure for me to play for you tonight". Un plaisir pour moi aussi, même si ma langue semble soudée à mon palais tellement j'ai soif, cela fait des heures que je n'ai rien bu!

Les applaudissements qui s'ensuivirent étaient frénétiques et ne veulent pas finir! Et le public réussit vraiment à ramener Polly Jean sur scène pour un ultime "Horses In My Dreams". Quelle merveilleuse artiste!


Setlist PJ Harvey *, Le Grand Rex, Paris:

01: To Bring You My Love
02: Send His Love To Me
03: When Under Ether
04: The Devil
05: White Chalk
06: Man Size
07: Angelene
08: My Beautiful Leah
09: Nina In Extasy
10: Electric Light
11: Shame
12: Snake
13: Big Exit
14: Down By The Water

15: Rid Of Me (R)
16: Water (R)
17: The Desperate Kingdom Of Love (R)
18: Grow, Grow, Grow (R)
19: The Mountain (R)
20: Silence (R)
21: The Piano

22: Horses In My Dreams (2ème rappel)

* Il faut que je verifie l'ordre des titres joués à la fin du concert. Peut-être j'ai melangé quelque chose (sorry dans ce cas), mais tous les titres cités ont été joués, c'est sûr.


Donnerstag, 15. November 2007

The National, Paris, 14.11.07


Concert: The National
Lieu: Elysée Montmartre, Paris
Date: 14.11.2007
Spectateurs: complet

Qu'un groupe sans scandales, drogues, top-modèles et le battage médiatique correspondant puisse quand même parvenir à remplir une salle comme l'Elysée-Montmartre relève quasiment du miracle. C'est pourtant ce tour de force qu'ont réussi les américains de The National! Sans allures de rock-stars, jeans ultra moulants, torses nus et recours au "fuck- vocabulaire" ("Fucking nice city", "Fucking good crowd"...) ils attirèrent de nombreux parisiens du côté de Pigalle, qui répondirent présent malgré la grêve qui paralysait une fois de plus la ville!

"How did you get here?, did you take one of these bikes?" demanda d'ailleurs le chanteur Matt Berninger, qui semblait surpris de constater que la salle était quand même pleine! Je ne pouvais de bonne foi pas répondre oui à cette question, puisque j'avais décidé de me frayer mon chemin vers le concert en taxi. Peut-être pas ma décision la plus maligne, vu que j'ai dû attendre 50 minutes dans le froid le passage d'un taxi enfin libre. Pendant ce temps, j'entamais une discussion avec une famille américaine qui me dit venir de Cleveland, Ohio. Je n'avouais pas que j'ai possédé jadis une casquette de leur équipe locale de base-ball, les Cleveland Indians et leur souhaitais bonne chance en montant dans mon taxi! Curieusement, "We are from Ohio. Columbus, Ohio", était la deuxième phrase de Matt Berninger. "Nobody wanted us there, so we moved to Brooklyn", continua-t-il en plaisantant.

A Paris en tout cas ils étaient visiblement les bienvenus!
Avec "Start A War", on ne commença pourtant pas une guerre, mais une ronde de chansons merveilleuses et parfaitement arrangées. Chansons qui, pour la plupart, étaient issues de l'album actuel "Boxer", mais aussi de l'album précédent "Alligator". Le reptile fit pour la première fois son apparition avec "Secret Meeting" et revint avec le superbe "Baby, We'll Be Fine" dés le cinquième morceau! En tout sept titres tirés de "Alligator" furent joué, entre autres le célèbre "Abel", que l'on pouvait également acheté en vinyl au stand de merchandising. Le reste venait essentiellement de "Boxer". Un boxeur sacrément souple, cet album, qui met K.O. sans forcer! Et hop, l'air de rien un gauche qui fait tituber de joie l'auditeur, assommé par la pureté et la profondeur qui émane de ces chansons, qui brillent comme le rideau lamé or de la scène! Selectionner le meilleur moment de ce concert n'est pas chose facile, mais j'aimerais faire toutefois une mention spéciale pour "Squalor Victoria", dont l'interprétation punk réveilla un peu un concert qui paraissait parfois peut-être trop beau. Enfin, le chanteur osait crier et hurler! Dommage qu'il ne sorte pas plus souvent de sa réserve, au lieu de rester debout, maladroit et timide comme il a l'habitude de faire. Soyons clair, il lui manque clairement un certain charisme, il me fait plutôt penser à un prof de géo sympa, avec qui on peut négocier les notes! Il compense cette carence par une personnalité agréable et communicative. Il expliqua par exemple qu'il adore San Diego, mais que c'est une ville où ils jouent toujours mal! Une autre fois, il dédia une chanson ("Squalor Victoria" justement) à un certain Matthieu, un fan de la première heure, qui venait déjà aux concerts lorsqu'ils jouaient devant à peine 20 personnes! "Abel" fut annoncé par "A song about love between brothers" et, revenant aux problèmes de transports évoqués au début du concert, il assura même: "Don't you worry, we'll take everybody home, otherwise we have a lounge with refrigerator"...

Le guitariste aussi était plutôt causant, baragouinant même un français plus que passable, ce qui fit augmenter d'autant le capital sympathie du groupe. Après 17 morceaux, le concert prit fin sur "Mr.November", définitivement l'un des meilleurs titres du set, aussi parce qu' on y trouve un peu plus de pression. Sur les morceaux les plus lents, on ressentait parfois comme des petits passages à vide... Les deux rappels nous reservèrent des surprises avec "You've Done It Virginia", que l'on peut trouver sur le EP "Lit-up", et que le groupe, de leur propre aveu, ne joue que rarement. Le concert se termina définitivement au son de "About Today", morceau lui aussi tiré d'un EP, "Cherry Tree". 19 excellents morceaux avaient enchanté la soirée, sans pour autant pouvoir faire entièrement oublier l'aspect quelque peu hésitant de la performance live.

Peut-être que le groupe aurait besoin d'un bon gros scandale, d'un top-modèle ou quelque chose du genre? Non, sérieusement, ce n'est pas nécessaire, The National font preuve de classe et d'élégance, il ne leur manque plus qu'un soupçon d'action sur scène...




01: Start A War

02: Mistaken For Strangers
03: Secret Meeting
04: Brainy
05: Baby We'll Be Fine
06: Slow Show
07: Squalor Victoria
08: Abel
09: All The Wine
10: Racing Like A Pro
11: Ada
12: The Geese Of Beverly Road
13: Apartment Story
14: Daughters Of The Soho Riots
15: Fake Empire
16: Green Gloves
17: Mr. November

18: You've Done It Again Virginia (Lit Up EP)
19: About Today (Cherry Tree EP)

Photos de The National, Paris Elysée Montmartre ici