Sonntag, 10. Februar 2008

Smashing Pumpkins, Paris, 06.02.08


Concert: Smashing Pumpkins
Lieu: POPB, Paris
Date: 06.02.2008
Spectateurs: quasiment complet

Est-ce-que Billy Corgan lit ce blog?

Pourquoi je me pose cette question? Et bien, lors de ma chronique en décembre sur le concert de Thurston Moore, j'avais présenté toute une théorie sur comment se faire aimer quand on est un artiste américain à Paris et obtenir le nombre de points maximal sur l'échelle de valeur "lèche-bottes". Billy Corgan a hier au Palais Omnisport de Paris-Bercy respecté pas mal de règles que j'avais alors édictées, et a atteint le score très honorable de 8 points! Ce n'est pas possible autrement le chanteur des Smashing Pumpkins doit avoir rapidement passé en revue ce que j'avais alors publié, comment expliqué sinon les différentes sentences qu'il égrèna au cous du concert:

"Thank you very much, welcome to my (texto, et moi qui croyait que Smashing Pumpkins était un groupe!?) concert; it's always a pleasure to play in the most beautiful city in the world (2 points). Of course you have your Louvres (le pluriel est également véridique, peut-être pense-t-il que Louvre est en France un synonyme pour musée!), your Eiffeltowers (il en compte de même au moins deux), your Pompidous (aha!), but what makes the city so lovely is the beautiful Parisian Women! (2 points). You make me ashamed to be american (2 points). I wish I was french (mérite en tous les cas 2 points de bonus!)."

Aucun doute, il avait bien retenu la leçon! Ou est-ce Johnny Hallyday qui lui a expliqué comment se faire apprécier du public français? "When I played in Paris long time ago, people were quite cold to me. But Johnny Hallyday ("a legend, he is a legend and he has got thousands of children from different women!") told me the secret and now they love me here!" Aha, Johnny Hallyday, la star du rock français aux cheveux gris, qui remplit sans difficulté les stades, l'aurait tuyauter?! Que ceux qui y croient lèvent la main...

Quoi qu'il en soit, Billy Corgan est lui-même depuis suffisamment longtemps dans le business pour savoir quand et comment lâcher des lieux communs les plus efficaces possibles. Il était hors de doute qu'une persnne ayant son expérience remplirait sa part du contrat, mon inquiétude était plutôt de voir si ça marcherait aussi dans une salle aussi immense que Bercy, qui pour tout dire dégage une atmosphère qu'on peut difficilement qualifier d'autre chose que stérile. D'autant plus que lors de ces grands concerts j'ai toujours l'impression qu'il se trouve beaucoup de monde ne s'intéressant pas fondamentalement à la prestation pour laquelle ils ont en général déboursé une somme pas forcément négligeable - ou alors pourquoi parlent-t-ils sans arrêt pendant les morceaux? - et qui semblent n'être venus que pour assister à un "event" quel qu'il soit. On a un peu l'impression que si c'était du rugby, ce serait pareil pour eux... C'est donc avec un grand sens de l'à-propos que j'avais lu avant de venir qu'une soirée inoubliable m'attendait (une "Night to Remember" en V.O.). Mettons-nous d'accord tout de suite, inoubliable, le concert l'était surtout par son extrême longueur! Presque trois heures de guitares grondantes, de basses tapageuses et de batterie fouettante, celui qui aime les sensations fortes (et n'a pas peur des longs préliminaires) était servi! Celui en revanche, qui était venu mal préparé aux décibels longue durée n'avait pas de bol, et c'est comme cela que l'on vit au cours de la soirée plusieurs spectateurs quitter le terrain, anéantis par le son surpuissant et des oreilles qui demandaient grâce! Heureusement, ayant gardé un mauvais souvenir (auditif) d'un concert de Radiohead au même endroit, où, à l'époque encore très innocent des choses de la vie je m'étais aventuré sans boules quiès, j'étais arrivé armé de tout l'arsenal nécessaire et prêt à affronter le mur du son! Quant à la durée exceptionnelle du concert, ce n'était pas non plus une nouveauté puisque j'avais lu que pour leur comeback en 2007 au Grand Rex, les Smashing Pumpkins avaient déjà joué trois heures. Cela semble être leur vitesse de croisière, et rien que pour cette performance d'athlète, Billy Corgan mérite un sacré compliment! Mince et sportif, il affiche la silhouette d'un coureur de marathon et, vêtu d'une sorte de kilt ultra-long en lamé virevoltait avec sa guitare sur la scène comme s'il avait encore 20 ans! Sa voix si marquante était également parfaitement rodée; pleine de nuances, claire et précise elle ne le laissa pas tombée de toute la durée de la prestation, même après les cris dignes de Tarzan qu'ils poussaient parfois! Il était soutenu par un groupe en partie féminin, la jolie Ginger Reyes qui sous ses airs de pin-up est responsable des basses meurtrières des Citrouilles, au clavier Lisa Harriton se charge des moments mélancholiques et méditatifs, qui malheureusement avaient tendance à faire long feu dans une salle aussi grande que Bercy. En effet, les morceaux plus dynamiques comme "Tarantula", "Bullet With Butterfly Wings", ou encore "The Everlasting Gaze", qui furent tous joués pendant la deuxième -et meilleures- partie du concert, rendaient beaucoup mieux. Le batteur Jimmy Chamberlin, seul membre rescapé de la formation initiale encore présent aujourd'hui, pouvait donc montrer de quoi il est encore capable! En fait le concert débuta réellement avec le 13ème morceau "Today", quand le public se décida vraiment à bouger. Avant cela, il y avait fréquemment eu des temps morts et peu de titres, comme le superbe "Tonight, Tonight", ou, de manière plus surprenante le nouveau "(Come On) Let's Go!" arrivaient à faire remuer la salle. Mais même durant la deuxième moitié du concert, il n'était pas non plus toujours possible de maintenir la tension à son point culminant. Un trop-plein de guitares tonitruantes peuvent s'avérer contre-productif, et n'obtient pas toujours l'effet escompté auprès du public. De plus il y a à Bercy énormément de places assises, et on ne peut pas attendre beaucoup de mouvement de la part des spectateurs qui se sont installés confortablement sur leur sièges rouges. Pour autant, Billy Corgan et ses Smashing Pumpkins n'ont pas déçus, ils ont joué pas mal de tubes (en particulier un merveilleux "1979" chanté en choeur), fait preuve d'engagement, le son et les voix étaient parfaitement en ordre. Bref, un bon et solide concert, mais malgré tout, pas un moment inoubliable. Billy Corgan, qui ne me sembla pas aussi arrogant qu'on veut bien le décrire parfois, a certes récolté la sympathie du public, comme on l'a vu plus haut, mais lorsqu'il vint à la fin recueillir les applaudissements du public (ce qu'il fit à sa manière, c'est à dire seul), on ne pouvait quand même pas parler d'un triomphe.



Setlist Smashing Pumpkins, Palais Omnisport de Paris Bercy (POPB):

01: Porcelina Of The Vast Oceans
02: Behold! The Night Mare
03: Bring The Light
04: Tonight, Tonight
05: Mayonaise
06: Try, Try, Try
07: Super Christ
08: (Come On) Let's Go!
09: Stellar
10: Perfect
11: Lily
12: The Rose March
13: Today
14: Tarantula
15: Stand Inside Your Love
16: Ava Adore
17: Drown
18: Bullet With Butterfly Wings
19: 1979
20: That's The Way (My Love Is) (Version accoustique)
21: My Blue Heaven
22: The Everlasting Gaze
23: Daydream
24: Wound
25: United States

26: I Don't Mind (R)
27: Cherub Rock (R)

Durée du concert: 160 minutes!

Photos de Billy Corgan et des Smashing Pumpkins ici

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